Protocole X – Chapitre 03
Les douleurs reviennent en vague tout au long de la nuit. La perfusion – c’est une perfusion, j’en suis sûr, maintenant, j’ai l’esprit assez clair pour le réaliser pleinement – est vide. Quel que soit le produit que ces gens m’injectent, il ne fait plus effet.
J’ai un masque attaché par des élastiques sur le visage. Il me comprime le nez. J’inhale profondément, et essaye de le faire bouger. Mes bras acceptent de suivre mes ordres, ils montent de dessous les draps, mes mains sont douloureuses quand je retire la coque en plastique mou. Je les regarde dans la pénombre. Celle de droite est lacérée, égratignée. Celle de gauche couverte de bandages jaunis.
Suis-je dans une espèce d’hôpital ?
Est-ce qu’on m’a enlevé ? Séquestré ?
Je ne me souviens de rien. Pas même de mon prénom. Je ferme les yeux très fort. Un paysage s’impose, une falaise rouge sang à ma droite, le bleu de la mer à ma gauche, le soleil scintillant, une végétation sèche d’un vert profond. Cette image m’apaise, je m’y accroche.
Les douleurs courent dans mes jambes inertes.
Dans mon dos.
J’essaye de parler.
– …
Aucun vibration dans ma gorge, aucun son dans mes oreilles.
Mes tympans sont ils endommagés ? Mon larynx ?
Je me demande vaguement depuis combien de temps je suis dans ce lit. Ce qui m’est arrivé.
Si je fais des escarres.
Je ne me rappelle pas avoir été bougé depuis que j’ai repris conscience.
A part lorsque la fille…
Son souvenir est doux.
Qui sont ces gens ?
Qui est cette fille ?
Je me sens partir. Je fixe son visage dans mon esprit. Si je rêve, autant que ce soit d’elle.
***
Un mouvement me réveille.
Une femme brune est penchée sur moi. Elle masse mon sexe entre ses seins, larges et doux, aux aréoles rose pâle.
Je ne l’ai jamais vue.
Elle me sourit, ingénue, elle a de grands yeux noirs en amande, un visage fin, nez pointu. Elle me parle, je ne l’entends pas, mais je sais ce qu’elle dit, je le lis sur ses lèvres – « Détendez-vous, laissez-moi faire. »
Je hoche la tête, inquiet. Je ne vois pas l’homme au calepin dans la pièce. Je me laisse aller.
Je suis vite en érection, entre les deux globes fermes, qu’elle monte et descend en un rythme calme, lent, l’onde de plaisir se propage dans mon corps, me soulage, je me laisse aller sans la quitter des yeux. Elle pinçote ses tétons rosés entre ses doigts tout en me massant, cela m’excite, j’essaye de l’accompagner, de lui faire savoir que j’aime, mais mon dos reste fragile, et mes muscles refusent de réagir.
Elle semble comprendre, ses lèvres bougent, me parlent, me rassurent – « Chuuut, détends-toi, chhhh, c’est ça, ça va aller… » Ses paroles silencieuses ont l’effet escompté. Je respire plus aisément.
Elle me gratifie d’un sourire coquin, et rentre le menton comme pour embrasser sa poitrine généreuse, mais au lieu de ça, elle tend la langue et entreprend de me lécher le gland, lentement.
Je me mords les lèvres, elle me suce sans me prendre dans sa bouche, elle m’enduit la queue de salive épaisse, je glisse avec bonheur entre ses loches pâles, ses cheveux tombent sur son visage mais je peux voir clairement sa langue qui tourne, ma queue qui se noie entre ses seins…
La porte s’ouvre, l’homme au calepin entre, accompagné de l’autre fille, ils échangent un regard satisfait, je ne m’en préoccupe pas, le traitement que m’inflige ma masseuse inconnue est trop précis, trop délicieux, pour que je me soucie de pudeur.
L’autre fille vient à côté du lit, elle sourit, et entrouvre sa blouse vert d’eau, bouton après bouton. Elle me montre ses petits seins, continue de déboutonner, et, arrivée au dernier, écarte complètement le vêtement, me dévoile une complète nudité. je tends ma main valide vers elle, elle me la prend entre ses doigts, la caresse, la fait courir sur son corps dans une inspection très complète, avant de la placer au creux de ses cuisses.
Elle hoche la tête, ferme les yeux, mes doigts glissent le long de sa fente nue et humide, quand soudain ma masseuse me prend dans sa bouche, complètement, entièrement.
Je gémis en silence – je hurle intérieurement – et jouis au fond de sa gorge, en regardant tour à tour mes deux inconnues, je frissonne de la tête au pied, mon corps n’est que plaisir et délivrance.
Ma masseuse sourit en aspirant mon sperme, mes doigts se perdent dans le sexe de l’autre fille dénudée, elle accompagne ma jouissance en se servant de ma main comme d’un godemiché amélioré, me guidant en elle et y prenant manifestement beaucoup de plaisir.
La fellation s’arrête bientôt, les deux femmes me bichonnent et me recouvrent de mes draps chiffonnés, me sourient, me couvrent de baiser et de paroles rassurantes mais inaudibles.
L’homme au calepin a disparu.
Ma masseuse ne s’est pas rhabillée, j’admire ses gros seins lorsqu’elle change ma perfusion, et m’endors en les gardant à l’esprit.
Je sais où je suis.
Au Paradis.