Le Deal
Le mois de mai est déjà là, et, pour une bonne partie de mes élèves en bac pro, cela signifie que les révisions vont commencer sérieusement, avec l’arrêt des cours, et les épreuves qui approchent à grands pas.
Depuis le matin, l’une de mes classes de garçons baillait aux corneilles, pensant sans doute que les cours étaient déjà terminés. C’est vrai que les cours d’électronique sont parfois ardus, et que je ne suis pas une prof très complaisante avec la paresse, mais là, ils allaient trop loin.
– Vous n’y arriverez jamais, les garçons.
Deux ou trois d’entre eux haussent les épaules. Ils ne sont que huit, dans la classe, et ont tous redoublé au moins deux fois avant d’arriver dans mon cours.
– Allez, mademoiselle, détendez-vous, quoi, on a bossé dur cette année, vous pouvez pas dire le contraire.
C’est Louis qui a pris la parole. C’est toujours lui.
Je renifle, méprisante.
– Peuh ! Vous devez parler d’une autre classe que celle qui est devant moi, Mr Pécheux.
Les copains ricanent. Un point pour moi.
– Mam’zelle Bosom, vous savez bien qu’on va le réussir, cet examen.
– Les autres peut-être. Mais vous, Mr Pécheux, cela m’étonnerait fort. Et si vous redoublez encore, je vais vous en faire baver, l’an prochain !
Je reconnais la lueur dans les yeux de Louis. Il a une idée en tête.
– Mam’zelle, si je risque une punition en cas de plantage à l’épreuve d’électronique, il faut que je sois récompensé si je la réussis.
Je hoche la tête.
– Hmmm… Ça pourrait vous motiver.
Ils se redressent tous. La classe est à l’écoute, enfin. Je tire sur mon chemisier trop serré, pour les réveiller davantage. Je suis plutôt sexy, je le sais, et malgré notre différence d’âge, les jeunes sont toujours… intéressés… par mes formes – même si je prends bien soin de ne porter que des jeans – un lycée technologique n’est pas un bel endroit pour porter des jupettes, même dans des quartiers aussi calmes que celui où j’enseigne.
Je fais mine de réfléchir. Louis s’impatiente.
– Allez, Mam’zelle, trouvez un truc sympa, une belle récompense si je la mérite.
– Un repas, peut-être ? SI vous réussissez, je vous paie un grec.
Plusieurs gars opinent du chef. Le deal est correct à leurs yeux. L’estomac des jeunes est toujours prêt à engloutir de la bouffe huileuse et sucrée à cet âge-là.
– Non, Mam’zelle, c’est pas assez, je vais devoir bosser dur, vous savez.
Les autres acquiescent.
Je souris.
– Bon, très bien. Si vous avez l’examen, Mr Pécheux, je m’engage à passer un midi avec vous, durant laquelle vous choisirez ce qui vous fait plaisir.
Louis sourit.
– Ce qui me fait plaisir, Mam’zelle ?
Les garçons ricanent. Je me demande pourquoi. Je n’écoute pas la petite voix qui me susurre à l’oreille qu’il y a un danger dans la manière dont il a prononcé cette phrase.
– Pour ce temps du midi, oui. Mais malheur à vous si vous échouez à cette épreuve ! On a un deal ?
L’expression de Louis Pécheux m’évoque celle que devait arborer Méphistophélès lorsque Faust a signé son pacte.
– On a un deal, Mam’zelle.
– Alors maintenant, au travail !
Pendant la séance, un sentiment diffus essaye de percer le seuil de mes pensées, mais je n’arrive pas à mettre le doigt dessus. De toute façon, Louis ne peut certainement pas avoir son examen sans travailler énormément… J’ai donc bien fait… N’est-ce pas ?
Je me réveille en sueur. Mon ventre me fait mal, un plaisir intense s’y est faufilé, je repousse les draps – je dors en nuisette, pourtant, je ne devrais pas avoir si chaud – et je glisse mes doigts sur ma toison courte, écarte les plis délicats du doux sillon, et me caresse. La réponse de mon corps est immédiate, je contracte mes cuisses, les soulève en repliant les genoux, je me tends, je halète, de plus en plus vite.
C’est ça.
Le rêve est revenu.
Depuis cette fameuse matinée, les regards de Louis se sont intensifiés.
Je le surprends à me mater, à essayer de percer les secrets de mes chemisiers étriqués, à suivre des yeux la courbe rondelette de mes hanches, de mes fesses.
Les rêves sont arrivés, de plus en plus précis.
Toujours les mêmes; ils décrochent tous leurs diplômes, Louis en tête, les garçons m’en apportent la preuve, nus, avec juste la collante en cache-sexe. Ils m’enlèvent chacun un vêtement et Louis, le petit salaud de Louis, passe en dernier et fait glisser ma culotte le long de mes cuisses, jusqu’à mes pieds.
Puis chacun des garçons se met devant moi, soulève sa collante, et m’offre son sexe à sucer, ce que je fais, contre mon gré, avalant chaque vit gonflé jusqu’à ce que l’éjaculation vienne m’emplir la bouche, les glands turgescents se multiplient autour de moi, se calent dans mes mains, entre mes fesses, des bras m’enserrent, me caressent, me soulèvent, écartent mes jambes, me pénètrent, jouissent…
Et je me réveille, surexcitée.
J’ai du mal à respirer. Mes doigts tournent sur mon bouton secret, plongent dans les abysses humides, mes deux mains alternent les caresses, je ne sais pas ce qui m’arrive, ces rêves me rende folle.
Deux jours avant les résultats du concours. Est-ce que Louis l’aura vraiment ? J’ai vu les sujets, ils étaient plutôt simples, cette année…
Je me tends, sous les éclairs du plaisir animal qui me transperce.
Mes mains remontent lentement, je me caresse les seins distraitement. Ils sont gonflés, un peu dur, et les tétons épais sont dressés et sensibles.
Même s’il l’a, il ne voudra rien de plus qu’un bon repas, je me fais des films inutiles.
Ces deux jours vont être longs.
J’attends de connaître les résultats de mes élèves. L’application spéciale pour les enseignants du Lycée doit nous les livrer dans quelques minutes seulement, une heure avant l’application nationale.
Je me surprends à trembler. Je suis fébrile, depuis la veille, je me mets à rêvasser, mes rêveries nocturnes des derniers jours me perturbent, j’ai déjà préparé la tenue dans laquelle j’irai à ce rendez-vous avec Louis au cas où… au cas où nous devions partager cette pause-déjeuner ensemble.
J’actualise l’application. Toujours rien.
Encore ce ventre qui se tord dès que j’y pense.
S’il a son examen, je porterai une tenue d’été sexy, mais pas trop, qui ne lui donnera peut-être pas des idées inconvenantes. Ou peut-être que si.
J’actualise encore.
Pas plus de résultats.
J’essaye de me raisonner.
Certes, le ton de Louis était plutôt… coquin… quand il m’a fait promettre que j’accepterais d’accepter de lui faire plaisir, mais, voyons, c’est un élève, majeur, certes, mais j’ai, quoi, quinze ans de plus que lui ? En quoi une prof trentenaire pourrait l’intéresser ?
Non, à supposer qu’il ait son examen, il me demandera un repas dans un restau à viandes genre Buffalo, et un ciné, point barre.
Actualisation de la page web.
Les résultats tombent.
Les noms de mes élèves apparaissent, parmi une cinquantaine d’autres.
Je descends dans la page.
Je balaye dans l’ordre alphabétique.
P… Pécheux.
Reçu.
Il a réussi son examen.
Mon cœur s’emballe, je me sens défaillir. Je rajuste mes lunettes, me recoiffe, un tambour dans la poitrine. Cela ne peut pas arriver. Qu’est-ce que je vais faire ?
Je me prépare, chancelante, passe ma petite robe légère, pas trop décolletée mais un rien sexy quand même, me maquille – un maquillage discret, gloss rose, fond de teint naturel, un trait noir sous les yeux – et décide d’aller devant le Lycée attendre Louis Pécheux.
Il faut bien que je le félicite, il le mérite.
Cela va bien se passer.
Les listes sont affichées juste devant le Lycée. Je vais mieux en arrivant parmi les dizaines d’élèves et de parents qui essayent de voir leurs noms apparaître sur l’une d’elles, des filles sont hystériques, au téléphone, d’autres pleurent de joie ou de tristesse, les garçons se tapent dans le dos. Je me suis fait des films, cette semaine, je n’ai rien à craindre, j’ai juste laissé courir un peu mon imagination sur des terrains agréables mais insensés.
Je repère Louis, Victor et Mohand, qui se marrent en fumant leurs cigarettes roulées devant les listes du bac pro. Il fait très beau aujourd’hui, ma robe légère, noir à pois blancs, volètent dans le vent chaud. J’ai mis des talons hauts, pour faire bonne mesure. Je suis la parfaite petite prof, qui vient saluer la performance d’élèves travailleurs. Rien de plus.
– Mademoiselle Bosom !
Je me retourne. Yacine et Vincent me rejoignent, souriants.
– On a eu notre bac, Mam’zelle !
Ma voix ne tremble pas quand je réponds. Du coin de l’œil, je vois Louis et ses copains approcher.
– Oui, j’ai vu ça, félicitations, les garçons.
Louis arrive à ma hauteur, mais c’est Mohand qui lance:
– On s’fait la bise, m’zelle ?
J’hésite. Bon, la bise, c’est pas bien méchant.
– Ok.
Ils m’entourent, cinq grands garçons jeunes et gracieux, je leur fais la bise à chacun, le premier, Mohand, me met la main sur le bras, ses lèvres se collent à ma joue pour une bise appuyée à chacune des quatre fois, le second, Yacine, m’en fait deux en me serrant la main en même temps, le troisième, Louis, approche dangereusement sa bouche de la mienne, je souris, gênée, le quatrième, Victor, pose ses mains sur ma taille, ses bises sont légères et enfin, Vincent, deux mètres, se plie en deux pour me poser un bisou prononcé sur la joue.
Je les félicite encore.
Louis se penche vers moi.
-Je vous ai à moi pour ce midi, Mam’zelle. Z’avez promis de me faire plaisir.
Je suis rouge et j’ai chaud dans ce matin d’été, de fines gouttes de transpiration coulent au creux de mes seins, couverts par la robe moulante.
– Je tiendrai parole, Mr Pécheux.
– Ok.
Il griffonne quelque chose sur un papier.
– Envoyez-moi un texto pour me dire où l’on se retrouve, et à quelle heure. Et dans le texto, je veux que vous utilisez le mot « coquine ».
J’écarquille les yeux, gênée, les garçons ricanent bêtement.
– Co… coquine, Mr Pécheux ?
– C’est ça.
Je fais mine de prendre ça à la légère.
– Très bien, je vous vois tout à l’heure.
Louis se tourne vers les garçons.
– Venez, les amis, on va fêter ça !
Je les regarde s’éloigner.
J’ai l’impression nette qu’il ne va pas me demander un simple repas.
Cela fait huit fois que j’écris et que j’efface ce texto.
Comment tourner la phrase de manière à respecter le désir de Louis sans utiliser le mot « coquine » de manière équivoque ? La « prof coquine » ? Hors de question. Autant dire « La prof au gros seins très coquine ». Non, je ne peux pas l’inciter à se faire des idées. Il veut juste me mettre dans l’embarras. « Je vous attends à midi pour une collation coquine » ? N’importe quoi ! C’est parfaitement équivoque !
Je suis dans la mouise.
« Je vous attends rue Marceaux, devant le magasin de chaussures coquines » ?
Mouais.
S’il y a bien un magasin de chaussures rue Marceaux. Et si les chaussures sont coquines.
Je tourne la tête et voit deux petites filles jouer à chat sur le trottoir.
Je sais !
Je tape sur mon téléphone :
« Mr Pécheux, je vous attends dans la rue derrière le Lycée, où deux coquines jouent à chat en ce moment. ».
Je me relis.
Rien d’équivoque dans le message.
Je souris, fière de moi.
J’envoie.
Louis arrive, seul, un grand sourire aux lèvres.
Ses yeux brillent dans le soleil.
– Bien joué, M’zelle, je ne m’attendais pas à celle-là.
Il me fait une bise rapide sur la joue.
Je le laisse faire.
– Merci. Alors ? Où souhaitez-vous manger ce midi ?
Il n’hésite pas un instant.
– Chez vous, c’est possible ?
Je sais que j’ai pâli. Sait-il que je vis seule ?
– Allez, M’zelle, soyez cool.
Je hoche la tête.
– Très bien. J’habite à deux pas.
Il prend ma main dans la sienne. Ses mains sont fraîches et douces.
– On se donne la main, ça me fait plaisir.
Je regarde autour de nous et retire ma main d’un coup sec.
– Mr Pécheux… nous sommes proches du Lycée, j’aurai des ennuis si on me voit donner la main à un élève.
Il me regarde, implorant.
– Juste le petit doigt, alors ?
– Je…
– Allez, M’zelle. J’ai trop envie.
Je jette un œil à la rue. Personne.
Nos petits doigts s’accrochent discrètement, et nous marchons côte à côte.
Qu’est-ce que je suis en train de faire ?
Nous arrivons bien vite devant mon petit immeuble. J’ouvre la porte et monte les escaliers rapidement.
Il est derrière moi. Je sens son regard sur mes jambes, mes fesses.
Il n’essaye pas de toucher.
C’est déjà ça.
Deux paliers encore.
Chaque pas me coûte, je me sens nue.
J’arrive enfin devant ma porte. Le palier est étroit, mais même ainsi je trouve qu’il se colle un peu trop à moi.
J’ouvre rapidement et entre dans le petit couloir clair.
– Entrez, Mr Pécheux.
Il sourit, l’air hésitant.
– Mam’zelle Bosom, appelez-moi Louis, ok ?
– Ok.
– Et moi, je peux vous appeler Sophie ?
Je hausse les épaules.
– Si ça peut vous faire plaisir.
– Merci.
Il entre et ôte ses chaussures.
– C’est mignon, chez vous.
Il s’approche de moi et se penche vers mes lèvres.
Le contact du baiser est bref, je détourne la tête rapidement, tous les sens en alerte, un volcan au creux des cuisses.
– Mr Pécheux… Louis… que faites…
Il pose ses mains sur ma taille.
– Vous avez promis de faire ce qui me ferait plaisir.
Ses mains remontent sur mes seins.
Je déglutis, la respiration haute.
– Je pensais à un restau, un ciné…
Il pose un baiser doux sur ma joue. Je ferme les yeux involontairement et les rouvre presque aussitôt.
– C’est vous que je veux goûter.
Il déboutonne le haut de ma robe.
– Louis…
– Embrassez-moi, Mam’zelle, me dites pas que vous avez pas envie ?
Je respire plus vite encore.
– Ce n’est pas ça… vous êtes… un élève…
Il termine de déboutonner complètement ma petite robe et en écarte les pans. Je suis en sous-vêtements devant lui.
– Plus maintenant…
Ses lèvres se posent à nouveau sur les miennes, douces, sa peau sent le thym et le bois, l’herbe fraîche, la paille. Je lui rends le baiser, sans forcer, sa langue est discrète, délicate, ses bras enserrent ma taille, je me plaque un peu plus contre lui à mesure que notre étreinte devient plus intense.
Nous nous séparons enfin, haletants, il est radieux, je suis désarçonnée.
– Louis… nous ne pouvons pas continuer sur ce chemin…
Il opine du chef.
– Je comprends, M’zelle, vous êtes une prof, je suis un ancien élève, c’est délicat.
Ce revirement me soulage.
Je reboutonne ma robe, les mains tremblantes.
– Attendez, M’zelle. Après-tout, on est seuls, personne ne le saura… on ne fait rien de mal.
Je m’arrête net. La vérité, c’est que j’ai envie de l’écouter. Envie de me laisser tenter. Il le sent bien. Il ajoute :
– Vous pouvez… vous pouvez me les montrer ?
– De quoi ?
– Allez, M’zelle Sophie, faites pas votre prude… Montrez-les moi, c’est juste des seins.
C’est vrai.
Et comme il dit, personne ne saura.
J’ouvre à nouveau ma robe et lui expose mon soutif en dentelle.
– Je peux… je peux enlever votre soutien-gorge ? Je l’ai mérité…
Je souris malgré moi.
Le petit voyeur.
– Ok. Mais rien de plus, on est d’accord ?
– Venez.
Il me prend la main et me mène vers le salon, comme s’il était chez lui. Ma robe tombe au sol, me laissant en soutif et en string.
Il s’arrête devant le canapé, me prend le menton et dépose un doux baiser sur mes lèvres. Une de ses mains passe dans mon dos et dégrafe mon soutif. Ma poitrine s’alourdit à mesure qu’il m’enlève le vêtement. Nous nous embrassons toujours. Je ne peux pas me résoudre à briser le charme. Mon soutif tombe au sol. S’il se recule, il me verra à demi-nue. Mais il reste collé contre moi. Son parfum m’enivre. Je sens les fragrances de paille, d’herbe, de foin, ces tons boisés entremêlés, ils me rendent folle, ils me rendent molle.
Ses mains courent sur mon dos, s’arrêtent sur ma taille et remontent, très lentement, elles effleurent ma peau, empaument mes seins avec une délicatesse infinie, je me laisse faire, impuissante, envoûtée.
Il sourit dans son baiser.
Je n’ose pas faire de même.
– Je peux vous regarder ?
Son nez est contre le mien, ses yeux me fixent, je prends conscience que c’est un jeune homme que j’ai dans mes bras, et non un élève.
J’accepte. Je recule d’un pas. Puis d’un second.
– Vous êtes belle.
– Merci.
Il tend les bras, soupèse mes seins, en étire les pointes durcies.
Il se penche, les goûte, je mets mes mains dans ses cheveux, sa langue court sur les mamelons, qu’il mordille avec délectation. Je ferme les yeux, accepte les caresses, non sans protester une dernière fois.
– Mr Pécheux… il ne faut pas…
Ses mains glissent vers mes hanches, ses pouces passent dans l’élastique de mon string et le tirent vers le bas.
– Mr Pécheux… non… Louis…
– Mam’zelle Sophie… j’ai rêvé de ça pendant trois ans… s’il-vous-plaît… je veux juste vous voir nue…
Le string glisse entre mes jambes. Il m’embrasse à nouveau, une de ses mains tombe comme par magie sur ma minette nue, un index en parcourt le sillon entrouvert, en teste l’humidité coupable, explore la moiteur sensible un court instant avant de revenir humecter le bourgeon sensible qui se cache dans les plis coquins.
– Sophie…
– Mr Pécheux…
Il me pousse vers le canapé.
– Louis…
– Chhht.
Je me laisse entraîner. Il est debout devant moi. Je sais ce qu’il veut. Je sais ce dont j’ai envie. Ça fait longtemps que je n’ai pas partagé un moment d’intimité avec un homme. La stature fine et musculeuse de Louis Pécheux me plaît.
Je me rends soudain compte de ce que je suis en train de faire, la peur me tétanise. Louis déboutonne son pantalon. Sa braguette glisse.
Il ne me quitte pas des yeux.
– Juste avec la main, Mam’zelle ?
Il abaisse son boxer noir.
Son sexe est long et pâle sous mon nez.
Une érection vigoureuse lui donne vie.
J’approche ma main et m’en saisis timidement.
La raideur s’accentue, la peau satinée réagit à mes attentions, je colle mon visage tout contre son pubis et respire les parfums épicés de sa virilité. Louis se tend au-dessus de moi, je le masturbe très lentement, le pouce calé sous le pruneau rosé, qui bat sous les assauts du plaisir défendu.
Je couvre l’objet de mon désir de baisers chastes mais appuyés, précis, et c’est sans y penser que j’ouvre les lèvres, la cale sous mon palais et entame la lente danse d’une fellation inavouable.
– Mam’zelle Sophie…
Il pose ses mains sur ma tête, me guide vers son plaisir. Je souris en accentuant la pression de mes lèvres sur la jeune trique excitée, elle glisse sur ma langue, cherche ma gorge, la trouve, la sonde, la fouille, s’y love avant de ressortir entièrement et d’y replonger plus avant, plus longtemps, plus profondément.
Je branle bientôt le pieu sur ma langue, dans le vague espoir que ça n’ira pas plus loin qu’un peu de sperme sur le visage, mais Louis se contrôle, refuse de s’avouer vaincu, il se penche, trouve mon entrecuisse et entreprend d’y fourrer son majeur. Une décharge électrique me parcourt les reins, l’attention soudaine m’a prise par surprise, je gémis contre le sexe dressé et m’ouvre aux doigts curieux.
Louis en profite pour s’agenouiller, il me repousse contre le canapé et plonge sa langue dans mon intimité enflammée, je couine sans retenue à mesure qu’il descend dans mes profondeurs secrètes, et que ses mains pressent mes seins gonflés de désir inassouvi.
– Oh, Louis… Louis… on ne peut… pas…
Mes vagues protestations semblent porter ses fruits, il se relève, toujours agenouillé devant moi et me regarde longuement.
– Sérieusement… Louis… voyez dans quelle position ça me met…
Il se rapproche sensiblement, sa longue queue pâle à la main.
– J’aime votre position, M’zelle.
Il trempe son sexe dans le sillon brûlant.
Je me mords les lèvres.
Je sais que je dois le repousser, que la morale le commande.
Mon corps s’y refuse.
Je m’ouvre à son passage.
Son gland est déjà au bord de mes sens, il ne force pas, il me caresse les seins, ses yeux intenses à l’affût de mes réactions.
Si je ne fais rien, il franchira le rubicond.
– Dites-moi oui. Dites-moi que je peux vous faire l’amour.
Il se penche et m’embrasse.
– S’il-vous-plaît, M’zelle Bosom, ne soyez plus ma prof, soyez ma maîtresse.
La queue est si douce entre mes lèvres intimes… je suis si excitée.
Il ne faut pas…
– Sophie, dites-moi oui.
C’en est trop. J’écarte les cuisses.
– Faites-moi l’amour.
Son plaisir franchit le Rubicond, il plonge dans mes plis, mon ventre se tend, se tord, une vague de soulagement m’inonde, bouillante, irrépressible. Louis colle sa bouche à la mienne et me pénètre complètement, je gémis, mord ses lèvres, me perd dans le baiser interdit, il me pilonne le minou, je ne sens plus rien, je suis dans un nuage de coton, légère, le soleil sur ma peau, ses mains sur mes seins, sa langue autour de la mienne, sa queue dans mon con ruisselant, les éclairs me transpercent, je plaque mes mains sur ses fesses pour le guider, lui demander de me prendre plus vite, plus loin, plus fort.
– Ah… ah… aah…
La foudre me frappe le corps, je me tortille et m’entortille autour de ses hanches pour accueillir la jouissance pure qui me tenaille, qui m’étouffe, je ne respire plus, je jouis, sous ses yeux rieurs, tout honte bue.
Il attend mon dernier spasme, mon dernier couinement, avant de sortir de ma minette exténuée, repue. Il monte sur le canapé, m’enjambe à califourchon, et me présente son sexe rougi, trempé de mes jus intimes au parfum d’océan. Je le happe sans rechigner, je le gobe, je l’avale jusqu’à la garde, il me regarde, je ne le quitte pas des yeux, coquine, fatale, friponne.
Vicieuse.
Sa hampe lisse glisse dans ma bouche, s’y love, s’y plaît, il s’enfonce jusqu’à ma luette, se tend soudain et jouit sans prévenir, déchargeant de longs jets de sperme brûlant au fond de ma gorge. Je hoquète, mais je le garde là, jusqu’à la dernière gorgée, la dernière saccade.
– Merci…
Il a chuchoté.
Il sort lentement de ma bouche, je le branle sur mes lèvres en lui pressant les couilles, recueillant quelques gouttes grasses pour ma peine.
Il m’embrasse bientôt, sans attendre que j’avale complètement sa semence.
– Merci à vous, Louis.
Il sourit, me dépose un dernier baiser et se lève pour se rhabiller.
Je ne peux m’empêcher d’être déçue.
– Vous partez déjà ?
– Les copains m’attendent.
La réalité me rattrape.
– Vous ne leur direz rien, n’est-ce pas ?
Il reboutonne sa chemisette.
– Leur dire quoi ? Que notre prof d’électronique a des beaux nibards ? Ils le savent. Que vous êtes un bon coup ? Ils s’en doutent. Que j’aime vos petits cris de hamster quand vous faites l’amour ? … Que nous avons couché ensemble ? Que vous êtes une sacrée suceuse ?
Je déglutis, à moitié choquée, à moitié flattée.
– Oui, par exemple.
Il secoue la tête, un sourire tendre aux lèvres.
– Ça… ça je ne pense pas que je vais leur dire.
Je suis soulagée.
– Merci.
Il me tend la main, me relève. J’ai les jambes en coton. Il me serre dans ses bras, m’embrasse, me caresse les fesses.
– Je peux revenir un peu plus tard, si vous voulez… après-tout, vous ne m’avez pas dit combien de temps durerait ma récompense…
Sa main droite glisse au creux de mes cuisses.
Il a raison.
Et puis il l’a bien mérité.
Je hoche la tête lentement.
Je le veux.