Le Bandeau – Chapitre 4
4. Elle, encore…
Ne faites pas aller et venir une asperge dans votre bouche
en regardant languissamment le jeune homme
que vous voulez séduire.
Pierre Louÿs, manuel de civilité pour les petites filles
Je gémis en m’agrippant à lui, mes ongles courts plantés dans son dos, juste au-dessus de ses fesses fermes.
– Ooh… oh…
Quand je l’ai pris en bouche, il y a un instant, je me suis demandée s’il oserait, si j’oserais…
Je creuse le bassin pour qu’il me prenne entière, je l’attire, le force presque à y aller plus fort, plus loin, au plus profond, c’est là que je veux le sentir… plus loin que ce que mes doigts ont jamais pu atteindre…
Pendant que je le suçais à en avoir des crampes dans la mâchoire, j’ai compris que je lui donnerai tout ce soir.
Maintenant qu’il me possède aussi… pleinement… je sais que je lui offrirai plus encore.
Il me lutine à grands coups de reins solides mais doux, je sens mes chemins qui s’ouvrent sous ses assauts répétés, le plaisir grimpe de mes reins, de ma minette inondée, il s’accumule et irradie soudain dans tout mon corps, j’entoure mon amour invisible de mes cuisses, mais il continue sa danse folle, refuse de se laisser dompter, mon désir augmente à mesure que sa queue me fouille, le bandeau sur mes yeux me contraint à me raccrocher aux mille sensations qui m’agitent, me secouent, m’épuisent délicieusement.
Il se plante soudain, en moi, immobile, au plus profond, bassin contre minou, les muscles tendus, tremblants…
– Ne… bouge… pas…
Il a murmuré, les dents serrées… l’excitation… j’ai envie qu’il se déverse en moi, de me prouver que j’ai cet effet-là sur lui, mais en même temps je ne veux pas que ça s’arrête déjà…
Son sexe enfle au creux de moi, il bat furieusement, deux, trois fois, quatre…
Mon homme souffle silencieusement, tendu à rompre, il affronte son désir d’en finir, je trouve ça… mignon… adorable… qu’il veuille prolonger mon plaisir alors que le sien est déjà là, prêt à m’inonder…
J’aimerais voir son visage, tout de suite, le regarder refuser sa récompense… se battre… me désirer si fort qu’il menace de déborder… mais s’il a besoin que mes yeux soient bandés… si ça augmente ses sensations… je peux lui faire ce cadeau.
Je suis prête à lui offrir bien plus.
Il se détend enfin, je sens son soulagement dans ses soupirs.
Il me serre dans ses bras tout en reprenant son ouvrage sans mes tréfonds, lent, attentionné, je peux sentir la tension de son sexe qui me fend sans hâte, toujours plus gourmand, toujours plus long, toujours plus loin.
– Ce n’est pas passé loin.
Il y a un sourire gêné dans sa voix.
Je l’embrasse, j’aime sa bouche contre la mienne, le contact de nos langues, nos parfums entremêlés. Je suis flattée d’avoir eu cet effet si…rapide… sur lui. Et rassurée qu’il ait pu se contenir. C’est important pour la suite.
Il sort bientôt de moi, et s’agenouille à côté de moi. Il remonte jusqu’à mon visage. Le contact de sa queue contre mon nez me surprend. J’ouvre la bouche automatiquement, et l’accueille sur ma langue.
C’est… goûtu… sa chair gourmande est enduite de mes sécrétions intimes, ce mélange de campagne et de mer, ces embruns du large, ces fragrances musquées et salées, je m’en repais et m’en pourlèche, il cherche à ce que je l’avale entier, il est trop long, trop gros, j’ouvre ma gorge mais sans succès… il faut que j’apprenne, certainement… Je le mordille, le lape, le gobe encore, il ne bouge plus, c’est moi qui happe, qui suce, qui réclame ces sensations nouvelles, intenses…
Il passe ses mains derrière ma tête, j’ai peur (et envie) qu’il ne me force à l’avaler plus loin, mais il ôte simplement le bandeau…
…je le regarde tout en m’appliquant à ce plaisir buccal… il est beau, tout à l’intensité des sensations…
…puis il se penche pour m’embrasser.
Je me redresse, son sexe entre mes mains…
…je le pousse sur le lit et lui passe le bandeau autour des yeux…
…à mon tour.