Infidélité correcte exigée,  La Plume de Florean

Infidélité correcte exigée – Chapitre 3

Dominée

On se lasse de dominer, on ne se lasse point d’être dominé..
Tristan Bernard, Féérie Bourgeoise.

– Déshabille-toi.
Terence vient de repartir, il a passé un petit quart d’heure avec Richard, il m’a déposé un papier dans le creux de la main en me la serrant pour me dire au revoir. Je glisse le papier dans la poche de mon jean.
– Comment ?
Richard sourit, il me regarde plus intensément que d’habitude. J’espère que Terence ne lui a rien dit. Mais non.
– Viens-là !
Il me prend dans ses bras et m’embrasse fougueusement en déboutonnant mon pantalon. Il a réussi à le baisser aux trois-quarts quand il me laisse reprendre mon souffle.
– Richard ! Qu’est-ce qui te prend !?
Il m’embrasse à nouveau en glissant une main dans ma culotte serrée. Son majeur connaît le chemin, il investit ma fente encore trempée, la flatte un instant puis la pénètre résolument.
– Tu es toute excitée, dis-moi…
Je halète, mon besoin est là, brûlant, même si c’est celui de Terence qui me consume, Richard fera l’affaire. Le doigt fouisseur sait comment me satisfaire,  je m’épanouis sous ses assauts dominateurs, avide des baisers qui l’accompagnent, passionnés.
– A genoux.
Il me libère et appuie sur mes épaules brusquement. Il a ouvert son pantalon et me flanque son sexe en érection dans la bouche.  Je fais une fellation au milieu du salon  pour la seconde fois aujourd’hui. Je n’ose pas me refuser, je me sens un peu coupable malgré ma colère envers Richard.
– Vois-tu, j’ai eu un tendez-vous d’affaires avec Tatiana Swillowsk ce matin.
Il me fend le palais de son désir tendu, je l’engloutis entier en me demandant où il veut en venir.
– Il faut donc que je te prouve que je ne l’ai pas sautée, puisque tu es si soupçonneuse.
Il se fait brutal, je comprends son petit jeu, je ne rentrerai pas dedans ! Je le mords du bout des dents pour lui indiquer que je ne suis pas sans défenses… il tressaille.
– Ouch… Garce !
Il sort de ma bouche, me contourne et s’agenouille derrière moi.
– Penche-toi.
Il accompagne son ordre en me poussant fermement pour que je sois à quatre pattes devant lui. Il baisse ma culotte et tire mon jean.
C’est son côté brute qui m’a tout de suite attirée chez lui. J’aimais qu’il me guide, qu’il me domine, je n’avais rien à faire d’autre que suivre ses instructions, qu’à trouver mon plaisir avant qu’il ne prenne le sien. Les mois passant… je me suis mise à espérer plus de douceur… mais après deux ans de mariage, j’ai compris que le mot « douceur » ne fait pas partie du vocabulaire de mon époux. Et manifestement, son statut de nouveau riche et la fréquentation de ses amis fortunés ne va pas arranger les choses.
Il trempe son sexe dans ma fente avide, je pense à la queue de Terence dans ma bouche, mon envie redouble d’intensité, je me surprends à remercier intérieurement Richard d’être revenu ce midi pour me faire l’amour – à sa façon – et à accepter la pénétration brutale avec plus de plaisir que d’habitude.
Il me saisit les bras et les maintient dans mon dos, je m’affame contre le sol, la joue collée contre le parquet, mes épaules tirent désagréablement, accentuant le contraste avec la chaleur bienvenue qui m’envahit les reins, le ventre, je cherche l’orgasme dans les sensations mêlées. Il vient.
– Essaye de me mordre maintenant, petite garce !
Je me fiche de ses bravades de mâle macho. Il a accéléré le rythme, il me possède mais je vole mon plaisir en pensant à un autre homme, à un autre sexe.
– Mmm.
Je sais qu’il ne faut pas gémir, pas montrer de faiblesse, mais je ne peux camoufler mes geignements, l’apothéose est proche, je l’appelle ardemment, je me contracte sur le sexe qui fouille mes tréfonds pour hâter ma délicieuse délivrance.
– Ah… tu aimes ça, hein ?
Il me bloque les poignets d’une main et glisse l’autre entre mes fesses, son pouce sur mon périnée trempé de sueur et d’humeurs intimes.
Les sensations s’enrichissent encore, je me tends, une vague de plaisir m’étreint les reins, le sexe, je viens en couinements aigus, la joue râpée, je bave sur le parquet rugueux, incapable de retenir mes cris même si je sais ce qu’il va vouloir ensuite… son pouce est déjà en chemin…
– Non…
Il me retient les poignets et enfonce son pouce en entier, je m’ouvre, j’aime ça, il le sait, il me connaît si bien… mais un doigt n’a pas la même taille qu’un sexe, il me déchirerait, je suis trop étroite de ce côté-là.
– Un jour, j’y mettrai ma queue toute entière et tu crieras ton plaisir.
Il me pistonne profondément, son pouce et sa bite s’entrechoquent en moi, je me contracte sur les deux et je couine la jouissance qui me saisit les reins sans prévenir.
– Ooh…
Je m’enfonce sur sa queue pour prolonger le plaisir, je tremble, je souris, je gémis, le soulagement est trop fort, trop grand.
Il extrait son pouce – mon ventre tressaute – et accélère encore,  les deux mains sur mes fesses cambrées, il se tend à son tour et la chaleur de sa semence se répand en moi, ses grands coups de boutoir me font glisser sur le parquet, m’irritent les genoux, mais je suis trop engourdie pour changer de position.
Il s’épanche en silence, seule la profondeur de ses respirations et de ses pénétrations répétées m’indiquent l’énergie qui le quitte, le plaisir qu’il prend, la quantité de sperme qu’il déverse.
Il me relâche les bras et s’affale sur moi, nous glissons contre le parquet froid, sa queue toujours en moi, j’apprécie la sensation. Mes épaules tirent désagréablement, mais je souris toujours.
Il m’embrasse le cou dans un geste d’affection inhabituel.
– Quelle reine du sexe tu ferais si tu étais un peu plus ouverte…
Je ne sais pas je fois prendre ça pour un compliment ou pas. Je me tais. Je suis bien, là.
– J’adorerais te voir avec un autre homme.
Je pense à Terence. Si Richard savait…
– Promets-moi d’y réfléchir.
Je me tourne. Il m’embrasse.
Je hausse les épaules.
– C’est promis.
Il me couvre de baisers et recommence à me lutiner.
C’est tout réfléchi.
Ja-mais.

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