Infidélité correcte exigée,  La Plume de Florean

Infidélité correcte exigée – Chapitre 2

Infidèle

Il est tard.
Les invités sont partis.
J’ai laissé Richard tout débarrasser, tout ranger seul.
Il me regarde, l’air incrédule.
– Et tu l’as crue ?
Je suis assise dans la cuisine, furieuse.
– OUI ! Elle avait encore du sperme sur les lèvres quand elle est entrée dans le salon, et toi tu fermais ta braguette ! Et elle a… elle a sucé un homme devant tout le monde !
Il rit.
– Chloé, c’est ce que font ces gens de la haute société. Ils sont riches à millions, ils n’ont que faire de notre pruderie.
J’enrage.
– Et comment as-tu osé me ridiculiser devant tout le monde en me demandant de faire une fellation à n’importe qui au milieu du salon !
Il rit encore.
– Je viens de faire fortune en vendant des concepts de plaisir. Mes clients et fournisseurs font partie de ce monde, de ce segment particulier que j’ai su exploiter et faite fructifier. Des parties fines, c’est ce que font ces gens, je te dis. Mais j’aurais aimé te voir sucer un homme devant moi. Ça m’aurait excité, tu es si belle, si désirable que tu les aurais tous rendus fous de jalousie.
Je suis flattée malgré moi.
– Ne détourne pas la conversation. Toi et cette fille…
Il déboutonne son pantalon et agite son sexe devant moi.
– Suce-moi.
Je recule.
– Tu es fou !
Il me prend la nuque et colle sa queue en érection sur mes lèvres.
– Suce. Tu crois que je banderais comme ça si Tatiana m’avait déjà fait mon affaire ?
Je ne suis plus si sûre. Il n’est pas si vaillant d’habitude et reste flasque longtemps après que nous ayons consommé.
– Je…
– Allez, goûte, tu verras. Imagine que c’est un de ces fortunés connards.
Il me fourre son engin dans la bouche.  
– J’aurais vraiment aimé les voir t’admirer pendant que tu en suçais un. Tu as l’air d’une call-girl de luxe dans cette robe, tu n’as pas vu comme tu leur donnais faim, ce soir ?
J’enfonce l’érection solide dans ma gorge, furieuse. Je le mords.
– Ouch ! Doucement, ma belle !
Je remonte sans desserrer les dents.
– Wow wow wow… hmmmpf…
J’attaque à nouveau, rageuse, excitée malgré moi, blessée, humiliée. Comment ose-t-il penser que je vais le croire ! Cette garce avait du sperme sur le coin de la lèvre, j’en suis sûre !
Il me saisit la nuque et me force à le regarder, son sexe au fond de ma gorge.
– Une vraie professionnelle.
Il me laisse aller, respirer, je crache littéralement le gland luisant de salive épaisse et blanchâtre. Il se masturbe devant ma bouche, je ferme les lèvres et détourne la tête, mais il me prend le menton d’une main et éjacule soudain sur mon visage, les jets me vrillent les joues, le nez, coulent sur ma robe, je le gobe à nouveau par réflexe, pour ne pas ruiner l’étoffe précieuse. Il agite toujours sa main et se vide dans ma bouche, en gémissant exagérément, sans me lâcher.
– Ah ptaiiiiin !
Les décharges successives s’accumulent sous ma langue, me soulèvent le coeur. Il se retire enfin, je détourne le visage, il essuie son gland sur ma joue comme par jeu, comme pour m’humilier plus encore.
Je crache le liquide dans une serviette en papier – je n’aime pas avaler, il le sait. Le sperme mêlé de salive est clairet, laiteux, moins glaireux que d’habitude. Il me ment. Il a déjà joui ce soir.
– Tu vois que je n’ai pas mis ma queue dans la bouche de Tatiana Swilowsk ce soir !
– Tu mens. Tu voulais me donner à un autre parce que tu t’es donné à une autre.
Je me lève en lui  lançant la serviette souillée à la figure et je quitte la cuisine comme une tornade.
– Chloé !
 Il me rattrape et me prends le poignet pour me forcer à l’écouter.
– Je voulais que tu suces un homme de la haute devant moi parce que ça m’excite, et que c’est ce qu’ils font entre eux. Pour Tatiana, crois ce que tu veux, mais tu te trompes.
– Lâche-moi !
Il me laisse partir. Je m’enferme dans la salle-de-bains pour me rincer la bouche.
Je ne sais plus quoi penser.


Il dort à mes côtés. Je n’arrive pas à trouver le sommeil. Je pense à ce soir, à Tatiana qui fait une gâterie au milieu du salon devant les invités. Si j’avais accepté… je sais qui j’aurais choisi. Le brun bien fait, Terence… White ? Whim ?
Je m’imagine un instant à la place de la garce en robe rouge.
Une rage bouillonnante m’envahit à nouveau. C’est ce que font les gens riches, vraiment ? Je suis une vendeuse de lingerie ! Je ne suis pas de leur monde ! Je me suis rarement sentie aussi mal de ma vie !
Et Richard ! Comment a-t-il osé m’humilier ainsi !
J’aurais dû… Je devrais… me venger. Je devrais le tromper.
C’est ça.
Il me veut dans les bras d’un autre homme ?
Soit.


La carte de visite est toujours là, sur la bibliothèque. Je prends le téléphone, les mains tremblantes.


Il sonne à la porte.
J’ouvre. J’ai remis la robe d’hier soir, encore tachée du plaisir volé de Richard.
– Bonjour Terence.
Il est en costume-cravate gris foncé et a une mallette fine en cuir dans la main droite.
Il est étonné de me voir. Il pensait venir pour Richard. Son sourire se fait charmeur.
– Bonjour Chloé… votre mari est là ?
Son ton implique qu’il connaît la réponse. Je secoue la tête en silence, lui tends la main – il la prend, il a les mains fermes et sèches – et le mène vers le salon.
– Mon mari m’a demandé de choisir un homme hier.
Je me retourne, le regarde intensément et me mets à genoux, soumise.
Il sourit. Il est très beau.
– Oh. Il est donc au courant que votre choix s’est finalement porté sur moi ?
Mes mains remontent le long de ses cuisses, jusqu’à sa ceinture, en passant, insistantes, sur son entrejambe. Je me sens ridicule.
– Non.
Je fais glisser sa braguette avec deux doigts, lentement.
Il hésite.
– Je… vois.
Je colle mon visage contre son sexe encore blotti dans le pantalon. Mon nez. Mon front. Mes joues. Mes lèvres. Je m’écarte et le regarde tandis que je plonge ma main dans son slip et en tire… un dragon… long et fier, lourd sur ma paume, épais, racé. Un cheval sauvage dont la seule vue me vrille les reins.
Je lèche le gland, les yeux ouverts, excitée au-delà du raisonnable.
– Montrez-moi vos seins.
Je prends le sexe en bouche et baisse le haut de ma robe des deux mains. Mes seins ne sont pas gros, mais bien ronds et tendus, des taches de son les parsèment, ça plaît aux hommes. Il apprécie. Je me sens timide sous son regard intense. J’écarte les mâchoires pour accueillir le gland plus avant, mais je ne peux pas aller bien loin, le sexe est trop massif, ma bouche trop petite. Il ferme les yeux brièvement et soupire d’aise. Ça me rassure, je m’enhardis, je tends la langue pour accentuer ses sensations, il pose une main dans mes cheveux et les effleure avec douceur et non avec l’urgence possessive habituelle de Richard. Mes yeux se ferment d’eux-mêmes, je suis dans la caresse que je prodigue, il ne se masturbe pas pendant que j’officie – là encore contrairement à Richard – et me laisse aller à mon rythme… laisse grimper mon excitation…
– Mmm
J’ai gémi !
J’ouvre les yeux, inquiète. Richard profite de mes moments de faiblesse. Il aurait choisi ce moment pour me retourner et…
Mais non. Terence me passe juste la main dans les cheveux, en apprécie la soyeuse finesse, la blondeur , sans jamais cesser de me regarder. Il me trouve belle, je le sais, et pas seulement pour la promesse de mon corps. Juste belle. Une chaleur agréable se répand dans mon bas-ventre. Je ne dirais pas non s’il décidait soudain de me demander plus.
Je souris et me laisse aller sur le dragon tendu, je le mordille, le masturbe, le lèche et le caresse, Terence respire plus vite, je le tiens, il me touche le visage, les lèvres que je sens distendues autour de sa virilité, il halète bientôt et se tend en tremblant et vient enfin au fond de ma gorge en un jet puissant qui manque de m’étouffer, je tousse sa semence par le nez et m’écarte rapidement en essayant de reprendre ma respiration, le dragon crache furieusement son plaisir liquide, m’en enduit les yeux, les cheveux, je le flatte de mes doigts pour en extraire la colère exquise, Terence veut ma bouche, je la lui donne maintenant que le plus gros des hoquets est passé – le sexe bat longuement sur ma langue, j’avale malgré moi une gorgée amère en tressaillant, mais je parviens à évacuer le plus gros en le laissant couler de mes lèvres et dégouliner le long de mon menton. Une pluie de gouttes froides tombe sur mes seins. J’ai un peu honte. J’aurais pu tâcher son costume.
La tempête se calme, il se retire lentement, encore vigoureux, je prends conscience du tableau que nous composons tous les deux, moi excitée comme jamais, à genoux au milieu du salon qui sent encore la peinture et le bois des meubles neufs, une robe de soirée ruinée qui pendouille autour du corps, du sperme sur la tête, le visage, les épaules et les seins, et lui, la queue sauvage tendue hors de son costume taillé sur mesure… Si Richard entrait à ce moment précis il en aurait pour son argent.
L’interphone retentit. Je sursaute. Terence range le dragon repu dans son nid. Je vais répondre.
– Oui ?
– C’est moi. Ouvre.
Richard ? Richard !
J’appuie sur le bouton et je cours vers la salle-de-bains tout en me déshabillant. Je chuchote urgemment:
– Occupez-le. Inventez une raison à votre présence ici.
Je jette la robe ruinée dans le panier à linge sale, je passe un soutif et un jean, un top blanc, et je me rince le visage et les cheveux avec un coton humide. Je vérifie que j’ai bien tout enlevé, je me passe un coup de rouge-à-lèvres et je file vers l’entrée comme Richard entre. Il aperçoit immédiatement Terence. Je sais que je suis pâle comme la mort.
– Ah, Terence, vous avez eu mon message. Parfait. Excusez mon retard. Venez.
Terence ne se démonte pas.
– Je commençais à me demander si vous alliez arriver.
Ils se serrent la main et Richard lui fait signe de le suivre vers son bureau.
– Vous aviez la compagnie de ma femme, qui sait, elle aurait pu vous proposer une fellation pour rattraper le fiasco d’hier.
Je trouve la force de protester.
– Richard ! Je t’en prie !
Il rit. Terence aussi.
– C’était une boutade, chérie. J’ai mangé, ne me prépare rien. Je suis à toi dès que j’en ai fini de parler affaire. J’ai vu Mlle Swilowsk ce matin.
Ils disparaissent dans le bureau.
Je m’adosse au mur, je me sens sur le point de défaillir. Je suis passé tout près de la catastrophe… Il a vu la garce ? Qu’est-ce à dire ? Et Terence n’avait pas l’air étonné de voir Richard débarquer… était-il au courant ?
Je secoue la tête, le ventre encore en feu. Une fois Richard parti, il faudra que je me soulage.
Longuement.

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