Entre Amis,  La Plume de Florean,  Petits Flirts entre Amis

Petits flirts entre Amis – Chapitre 06 – Sylvie

Je descends les escaliers rapidement. Il pleut à verse. J’ai les clés de la voiture, Alain se fera raccompagner. Je remonte la rue détrempée sans m’apercevoir que je pleure. La voiture est là, je m’installe au volant, que j’agrippe à deux mains, je me sens mal, je suis trempée jusqu’aux os, le sol se dérobe sous mes pieds.
Je ne sais pas pourquoi je réagis comme ça, c’est peut-être pour ça que je pleure, je sais que j’ai aimé tout ce que j’ai fait ce soir, et l’autre soir aussi, mais l’angoisse m’étreint, ce n’est pas ainsi que je voyais ma vie avec Alain, cette… exhibition… me dégoûte, le fait que je l’aie aimée me dégoûte, le fait que je veuille (Stephen) continuer me dégoûte.
J’ai le vertige. Mon mariage est ruiné, je ne peux plus affronter le regard de Alain en ayant accepté ce que j’ai accepté, de lui, et de moi.
– Yen !
Alain est là, à la portière, j’essuie mes larmes, il est débraillé, trempé aussi, j’ouvre la portière, passe sur le siège passager, et regarde droit devant moi, sans un mot. Je renifle, et ravale mes larmes. Il s’assied à côté de moi, hésitant, et ferme la portière.
– Christine…
Il ne sait pas quoi dire. Moi non plus.

***

– Tu aurais vu sa tête, quand il s’est aperçu que tu étais partie…
Sylvie sourit, elle a toujours eu cet air timide, une moue  que font ses lèvres lorsqu’elle aime quelque chose mais qu’elle se retient de trop le montrer. Je prends un peu de glace avec ma cuillère, et la porte à ma bouche, ça me permet de ne pas montrer combien je suis curieuse.
– Ah ?
– Hi hi.
Toujours ces petits « hi hi » lorsqu’elle rit. Un rire de souris.
– Tu nous as fichu une de ces frousses. Je voulais qu’on te cherche dans l’appart’, mais Olivia s’est aperçue que tu avais pris ton sac et tes shoes. Alain a dévalé les escaliers en courant en s’excusant. Il n’a pas hésité une seconde, alors même qu’Olivia l’avait clairement choisi pour le dernier jeu de la soirée.
Nouvelle cuillère de glace. L’idée qu’Olivia ait choisi Alain et qu’il ait préféré me poursuivre réchauffe mon coeur.
– Il avait intérêt.
Un petit silence. Sylvie remue sur sa chaise, hésitante. Je me demande presque si elle veut m’embrasser, comme Olivia.
– Yen… Je sais que c’est un peu spécial, mais… tu n’aimes pas ces soirées ?
Je renifle. Je passe mon temps à renifler, depuis la saucée que je me suis prise ce soir-là.
– J’y ai réfléchi.
– Et ?
Je hoche la tête.
– Si. J’aime ces soirées. C’est juste que je ne supporte pas qu’Alain… qu’Alain…c’est difficile à expliquer.
– Qu’il te trompe ?
– Non. Il ne me trompe pas, je ne le trompe pas. Ce n’est pas ça. Voilà: je SAIS ce qu’il fait avec vous. Du moins, je l’imagine, et je ne supporte pas de l’imaginer. Je voudrais juste qu’il SACHE ce que je fais avec Stephen, Suleymane et… et Laurent. Ou qu’il l’imagine. Je crois que j’ai du mal à supporter qu’il ne soit pas jaloux. Qu’il me prenne pour une sainte-nitouche « prude et pudique ».
Sylvie s’est tendue une seconde quand j’ai parlé de Laurent, j’en suis sûre.
– Oh.
– Comme tu dis. Oh.
On mange notre glace en silence.
– Alors tu ne viendras plus ? Aux soirées ?
Je hausse les épaules.
– Si. Non. Je ne sais pas. Il faudrait…
Je me tais, incapable de continuer.
– Quoi ?
– Pour que j’arrête de me prendre la tête, il faudrait que je vois ce qu’il fait. Et qu’il voit ce que je fais.
Elle hausse les sourcils. Timidement.
– Oh.
– Comme tu dis. Oh.
Un silence plus long s’installe. La glace est énorme. La vanille fondante s’accumule au fond de la coupe.
Sylvie hésite.
– On n’éteint plus les bougies, c’est ça ?
Je hoche la tête silencieusement. J’ai le coeur qui bat la chamade.
– C’est ça. Il ne pourra plus faire semblant de croire ce qui l’arrange.
Elle acquiesce. C’est à son tour de plonger sa cuillère dans sa glace pour cacher sa gêne. Le haut de ses joues est rouge.
– Tu voulais me parler en privé ?
Elle lève la tête et manque d’avaler de travers.
– Quoi ?
– L’autre soir. Tu m’as dit qu’il faudrait que tu me parles. Je pensais que c’était pour ça que tu m’invitais à bavarder ici ?
Elle pince les lèvres, l’air incertain.
– C’est vrai… mais après ce dont on vient de parler, je ne veux pas te… disons… je ne pense pas que ça soit le moment.
Je lui souris.
– On vient juste de discuter de nos soirées, et j’ai proposé, toute sainte-nitouche que je suis, qu’elles se passent en pleine lumière… tu peux y aller.
Ses yeux sourient, mais je peux voir qu’elle est stressée.
– Alain est… Alain est bon. Je veux… je voudrais… (elle inspire brièvement)… je voudrais le baiser.
J’ouvre de grands yeux ahuris. Elle secoue les mains devant elle en rougissant, paniquée.
– Juste une fois, comme ça, une fois, pour voir, juste comme ça.
– Alors ça !
Je suis tellement estomaquée que les mots me manquent. Elle arbore une expression confuse, elle est rouge comme une tomate, ses taches de rousseur ressortent comme des grains de poivre éparpillés sur son visage et sur son cou.
– Je suis désolée, Yen, je n’aurais jamais dû t’en parler.
J’ai l’impression d’être une carpe. Ma bouche s’ouvre et se ferme trois ou quatre fois avant que je puisse prononcer un mot cohérent.
– Et Laurent, il est au courant ?
– Bien sûr.
– Et ça ne le dérange pas de savoir que tu vas… que tu veux…
Elle sourit.
– Hi hi. Il veut bien, mais seulement s’il passe ce moment seul avec toi.
Cette fois, mes yeux manquent de sortir de leurs orbites.
– PARDON ?
Elle rit. Un rire nerveux. Ses yeux sont ceux d’une bête traquée.
– N’en parlons plus, Christine, c’était une idée ridicule.
Ma cuillère tremble quand je la plonge dans la glace à moitié fondue. Laurent et Sylvie, s’adonnant à l’échangisme assumé. Lui avec moi, elle avec Alain.
Qu’est-ce qui est le pire ? Que l’une de mes meilleures amies veuille se faire mon mari, ou que je sois séduite à l’idée de passer une soirée avec le sien ? Car ce n’est pas de l’horreur que j’ai ressenti un instant plus tôt, mais de l’envie, une envie folle de prendre un dîner avec Laurent en tête-à-tête et qu’ensuite…
Je tressaille. De la glace a coulé sur ma cuisse, j’ai tenu ma cuillère en l’air, sans la porter à ma bouche, toute à ma réflexion.
Je hoche la tête.
– Je vais en parler à Alain…
Sylvie ne cache pas sa surprise. Elle fait son petit sourire timide.
– Oh.
Je soupire en souriant à mon tour.
– Comme tu dis. Oh.


– Tu accepterais ça ?
Laurent me regarde, l’air dégagé, naturel, comme si nous parlions de jardinage, et non de commettre un adultère partagé. Je décale un peu ma chaise pour me mettre bien en face de lui. Dans le miroir du bar dans lequel on boit un café, je vois Sylvie et Alain qui discutent, à une autre table.
Je hausse les épaules.
– Je ne sais pas. Peut-être.
Il hoche la tête lentement, un sourire en coin.
– J’aime t’embrasser.
Il me dit ça avec un naturel déconcertant. Je ne peux qu’acquiescer.
– Je ne peux pas dire que j’ai détesté.
– Quel compliment…
Ses yeux brillent.
– Bon, ok. J’aime aussi t’embrasser.
Il sirote son café, pensif.
– J’aime tes seins.
A mon tour de sourire en coin.
Il pose sa tasse, et tend ses mains en travers de la petite table ronde. Il me caresse la poitrine, discrètement.
Je sens mes joues rosir. Je chuchote en me reculant légèrement.
– Tu es fou, on va nous voir !
Il jette un oeil autour de nous.
– Il n’y a personne qui puisse voir ce que je fais. Approche.
Je regarde les tables autour. Personne. Juste deux couples derrière moi, et Alain et Sylvie, qui se sourient, en grande conversation. Je me demande ce qu’ils se racontent.
Je me colle à la table. Ses mains tâtent mes nichons à travers ma robe. Je sens un grand soulagement m’envahir.
– Soulève ton soutif, je ne sens rien.
Je déglutis.
– Pardon ?
Il trace le contour de mes seins avec ses pouces.
– Allez, quoi, personne ne nous voit.
Je jette un coup d’oeil rapide vers la glace. Je ne veux pas qu’Alain sache, surtout. Je hoche la tête, passe mes mains sous ma poitrine, et soulève mon soutien-gorge. Mes petits tétons pointent à travers le tissu de ma robe. Les doigts de Laurent  s’en saisissent, et les pincent légèrement. Je me penche en avant, et cache avec mes bras ses mains qui me caressent, pour être sûre que l’on ne puisse pas nous voir. Ma respiration devient plus profonde, les attentions de Laurent sont efficaces.
– Tu as un grain de peau agréable au toucher, tes seins sont fermes, sensibles, ils me font un effet boeuf. Je crois que je me contenterais simplement de les regarder et de les choyer, si tu ne voulais pas que l’on aille plus loin lors de… lors de notre petit échange.
Il déboutonne le haut de ma robe et glisse une main sur ma peau. Je me mords la lèvre inférieure, la sensation est délicieuse, j’ai toujours eu les seins sensibles, et j’ai l’impression que ça s’est accentué avec nos petites soirées spéciales.
– Arrête… on va nous voir…
Mais je me penche d’avantage, j’ai la respiration haute, les seins gonflés, ma moussette réagit aux frottements répétés des doigts sur mes mamelons… Je tends mes jambes, ôte une chaussure d’une pichenette, et caresse les mollets de Laurent avec mon pied nu. Il semble hypnotisé par mes nichons. Un autre bouton saute, puis un troisième.
– Montre-moi ces beaux melons….
Mon sein droit se retrouve à l’air libre, Je penche encore davantage mes épaules.
– Ton téton est tout dur, regarde…
Il tire sur mes mamelons, je ferme les yeux, je ne suis pas loin de gémir, j’ai la tête qui tourne, le vertige, je sens l’humidité s’accumuler au creux de moi, je veux qu’il continue.
– Vous voudrez autre chose ?
Je sursaute. D’un geste leste, Laurent cache mon sein dans ma robe entrouverte et retire ses mains, l’air naturel, je me cache comme je peux, rouge comme une tomate.
– Non, juste l’addition, merci.
Le serveur s’éloigne, je ris, nerveuse.
Alain et Sylvie sont toujours en train de discuter, Je ne vois que Sylvie de face, elle a les yeux qui brillent, son air constamment timide la rend mignonne, je sais qu’Alain doit craquer complètement, il aime ce qui est petit et fragile… comme moi.
Laurent approche à nouveau ses mains, et ferme les boutons de ma robe un à un, en frôlant à chaque fois mes tétons brûlants et dressés.
– Alors ? On se prend un rendez-vous et on laisse Alain et Sylvie s’amuser ensemble ?
Je hoche la tête avec un sourire timide.
– Je pense que j’aimerais ça.
Nous discutons encore un peu, puis rejoignons nos époux respectifs. Rendez-vous est pris pour après notre troisième petite soirée, toutes lumières allumées…

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