La Pension de Mary,  La Plume de Florean

La Pension de Mary – Epilogue

Vérité.

L’’amour comme un vertige, comme un sacrifice,
et comme le dernier mot de tout.

Alain Fournier, Correspondance avec Jacques Rivière

– Mmm…
Je me plaque contre lui, il m’enserre de ses bras, mon nez est contre ses cheveux, ses oreilles, sa bouche, il m’embrasse. Nos langues se mêlent ainsi que nos corps, c’est lui que je veux, pour une nuit, pour une vie. Une onde électrique me parcourt le dos, je le reconnais, je sais en mon cœur que c’est lui, je comprends en un instant comment c’est possible, comment Anita a tout manigancé, comment elle m’a attirée dans ce piège vertigineux, dans ce piège merveilleux.
Un client qui ne veut pas être dérangé. Il n’y avait pas mieux pour m’attirer ici.
Perfide Anita.
Anita bénie.

– Oh… Mary…
Je pleure. Je ris. Je pleure.

– Werner… Oh… Werner…
Les baisers se succèdent, son dragon dressé me fouille, m’emporte, m’ensorcèle, il me découvre et me comble, ses mains pressent mes seins, me parcourent le dos, les fesses, reviennent sur mon visage, passent dans mes cheveux, mes larmes ne cessent de couler, mon bonheur s’épanche autour de son sexe, contre ses joues, contre ses lèvres douces.
Je me retrouve sur le dos je ne sais comment, mes seins au creux de ses paumes, il me lape l’abricot, j’écarte les cuisses, il frotte son visage entier contre ma féminité détrempée, je gémis sans honte, le souffle court, la tête dans les étoiles.
Mais ce n’est pas suffisant, je veux qu’il me prenne, je veux qu’il me possède, qu’il sache que je suis sienne.

– Viens…
Il remonte, trempe son désir dans ma fente molle et me prend avec une infinie douceur. A ma demande, il me pilonne bientôt joyeusement, je l’entoure de mes jambes, je serre les cuisses, j’accueille son désir, son amour oblong, je pars sans m’en rendre compte, la jouissance se construit dans mes reins, me prend le corps entier et explose, enflammée, brillante, je viens sans retenir mes cris, mes geignements, il est en nage, l’été est chaud, mais avec lui toutes les saisons le seront.

– Oh…
Je le serre entre mes bras, il respire ma peau, prononce mon prénom, me dit son amour, je lui réponds, lui avoue le mien entre deux sanglots de joie, je me dégage de son étreinte, l’allonge sur le lit, et le suce comme jamais je n’ai sucé un homme auparavant, du bord des lèvres au fin fond de ma gorge, jusqu’à en étouffer, je l’aspire, le crache, le mordille, le lèche, puis l’engloutis à nouveau du gland jusqu’aux bourses que je lape avec bonheur. Il se tend bientôt et éclate en flots urgents, profonds, âpres, je m’enfonce sur le sexe qui dégorge et bois à la source le sperme abondant qui s’écoule directement dans ma gorge.
L’éternité est dans ce moment.
Mes mâchoires me font mal, mais je tiens jusqu’à la dernière goutte, jusqu’au dernier spasme. Cet homme est mien. Sa semence est mienne.
Je caresse le dragon apaisé qui mollit entre mes doigts, le nettoie avec amour, le cœur calme, enfin.
Je remonte bientôt aux côtés de Werner.
Nous ne parlons pas. Nous nous comprenons. Il m’enlace tendrement, je réponds à sa tendresse par la mienne.
Je ne visiterai pas Anita ce soir, ni aucun autre.
Je sais, au plus profond de moi, que j’ai sans doute visité ce soir pour la dernière fois une chambre de mon petit hôtel, de ma petite pension.
Je me trompe.

Épilogue

Soyez heureux, c’’est là le vrai bonheur.

Jean Commerson

La porte s’ouvre sans bruit.
L’orage gronde au dehors.
Le couple dort paisiblement malgré la pluie qui frappe les carreaux, les arbres qui craquent, les volets qui claquent.
J’entre sur la pointe des pieds.
L’homme dort du côté droit.
C’est sa femme qui me l’a dit.
Elle a fait de l’œil à Werner, aujourd’hui, ça m’a donné une idée.
Je suis allée la masser, puis un peu plus, c’était pour la maison.
Elle a accepté ma petite proposition.
Je souris.
Werner entre à son tour.
Nous allons bien nous amuser.

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