La Pension de Mary – Chapitre 06
Leçons de vie
Mais qui peut arrêter l’impétueuse ivresse
Antoine Bertin, Les amours
D’un coeur brûlant d’amour et que le plaisir presse !
– Oh
Anita, tu es là.
La bonne est plongée dans la baignoire, elle rince ses longs cheveux noirs
– Excusez-moi mademoiselle Mary… Je me suis laissée porter par la chaleur de l’eau, je n’ai pas vu l’heure, je sors tout de suite.
Elle se soulève. Ses seins dégoulinent.
– Non reste, termine. Je ne suis pas trop en retard.
Mais presque. Elle le sait. Elle hésite. Ses deux globes amples et bruns flottent à la surface, dépassent de la mousse. J’ai envie de les tâter, comme chaque fois. Je mets mes mains dans le dos. Je suis fatiguée.
– Alors venez avec moi dans l’eau, mademoiselle. Il y a de la place pour deux.
Je devrais refuser. Mais je suis trop en retard.
– Très bien.
Elle sourit, une lueur coquine dans les yeux. Il faudrait que je la réprimande. Je me déshabille. Mes seins sont légèrement striés de rouge – il m’a griffée, ce matin, j’ai aimé – et le sperme frais coule encore sur mes cuisses. Je n’ai pas fait travailler que ma bouche, je lui ai montré que j’avais aussi de l’autorité. Il a joué le jeu. C’était bon.
Elle le remarque lorsque j’entre dans l’eau.
– Qu’est-ce-que…?
Elle met la main sur mon amande repue et récupère la substance laiteuse qui s’en échappe. Je m’assieds dans le bain avec précaution. C’est très chaud. Je ferme les yeux. Fatiguée.
Elle réalise soudain la nature du liquide qu’elle a sur les doigts.
– Oh… une nuit chargée…?
Anita sait que je ne suis pas toujours très sage. Je n’ouvre pas les yeux. Je crois que je rougirais.
– Mmm mmm.
Elle se redresse, s’agenouille dans la baignoire, entre mes cuisses écartées. J’ouvre un oeil sur sa poitrine massive que ses cheveux trempés cachent un peu. Il faut que je pense à autre chose.
– Laissez-moi vous laver. Comme l’autre jour.
J’acquiesce en silence. Elle se penche sur moi et m’embrasse sur la joue, puis sur les lèvres. Ses seins effleurent les miens.
– Anita… Ce n’est…
Elle fouille ma bouche de sa langue fraîche. Elle embrasse si bien.
– Anita…
Elle sourit en me savonnant les seins.
– Vous êtes une chipie, mademoiselle Mary.
Nouveau baiser prolongé. Ses cheveux sont froids sur ma poitrine dressée.
Elle me rince.
– Une chipie.
Ses mains remontent mes cuisses dans l’eau brûlante et s’arrêtent sur mon sexe nu. Un doigt parcourt ma fente fine, qui s’ouvre sans résister. L’exploration est totale, Anita n’a jamais été timide.
– Mmm. A…nita !
Le majeur se fait insistant – et plaisant – il va et vient, la bonne se penche sur moi, pose ses lèvres sur les miennes, nos langues se cherchent, je ne lutte plus, elle glisse au creux de mon petit savon doux.
– Des nuits avec des inconnus, â fuir le seul homme qui vous ferait vibrer… vous êtes une chipie.
Le rythme de sa main se fait envoûtant, le baiser reprend, ses mots atteignent mon esprit engourdi.
– Mmm… que… dis-tu ?
Elle sourit, l’air entendu, sans cesser la danse magique. Ses gros seins sont dans mes paumes, je ne m’en suis pas aperçue.
– Ce pauvre monsieur Werner… Il a vingt ans de plus que vous, mais vous le voulez.
Nos lèvres se collent. Ses doigts sont fous dans ma torpeur offerte.
– Oh… Anita… Anita…
C’est délicieux.
– Vous le voulez… alors… prenez-le.
Je me contracte sur le majeur tendu, incapable de protester, le plaisir ultime me saisit mes reins, l’orgasme est total, des fourmillements m’envahissent les membres, je suis toute engourdie, je laisse l’onde se propager, se prolonger, s’éteindre progressivement au gré des doigts qui me fouillent.
Je reprends pied. Je trouve la force de la réprimander. L’effet est quelque-peu gâché par ma voix pâteuse qui dit clairement combien je suis satisfaite.
– Anita… il ne faut pas… continuer ce… ce type de câlineries.
Elle hausse un sourcil en souriant, mutine. Je lui caresse le visage. Elle m’embrasse encore. Elle ne s’en lasse pas depuis l’autre jour, depuis que la digue a commencé à céder. Je lui rends le baiser.
– Werner ne tentera rien, mademoiselle Mary. Il est plus âgé, il se sent coupable d’être amoureux d’une gamine et a peur de perdre votre amitié, de gâcher votre complicité.
Mon coeur se serre. Ce qu’elle devine pour Werner est si proche de ce que je ressens… si proche de mes craintes…
Elle rince mes seins en faisant couler un filet d’eau froide de la pomme de douche. Le contraste avec la chaleur confortable dans laquelle nous sommes immergées est saisissant – et agréable.
– Vous êtes une jeune femme ravissante. Vous avez la tête sur les épaules et savez manier votre corps pour faire vibrer les hommes. Monsieur Werner aura de la chance…
Elle sourit en faisant courir ses doigts le long de ma fente émerveillée de ses talents.
– Si je ne préférais pas les femmes… je me serais laissée tenter… mais je ne dirais pas non s’il me proposait un petit tour dans le cellier – rien que pour connaître le goût de sa queue.
Je ris nerveusement.
– Anita !
Elle semble se rendre compte de l’énormité de ce qu’elle vient de dire et glousse à son tour.
– Vous voyez ce que vous me faites dire, mademoiselle Mary !
Elle pose ses lèvres sur les miennes avant de se lever et d’attraper une serviette. j’ai le temps de voir la forêt noire au creux de laquelle se blottit un rubis salé que j’aimerais goûter, un jour. La vision est fugace, déjà la bonne se frictionne énergiquement pour se sécher.
– Si vous ne choisissez pas monsieur Werner, choisissez-moi. Je vous ferai grimper au ciel tous les soirs que Dieu fait.
Je reste sans voix, à la fois choquée, amusée et touchée.
– Je… merci, Anita.
Elle passe son uniforme de l’hôtel sans rien mettre dessous et se sèche les cheveux tout en continuant à me parler.
– Comme ça vous aurez peut-être envie de regarder sous mes jupons aujourd’hui…
J’ai déjà envie. Elle pose le sèche-cheveux, se coiffe et ajoute:
– Je vais à la réception pour accueillir les clients du breakfast. Prenez votre temps, nous n’aurons qu’à faire les chambres toutes les deux.
Elle sort. Je ne peux pas la laisser partir comme ça.
– Anita !
Elle passe la tête par la porte.
– Mademoiselle ?
– Merci. Pour tes conseils. Et pour le reste.
Elle sourit.
– Vous êtes la bienvenue. Pour les deux.
Je lui rends son sourire.
– Alors… Je peux voir sous tes jupons ?
Elle rit, se retourne, soulève le bas de la robe pour me montrer son derrière joufflu et rondelet, et disparaît.
Je termine de me laver, pensive.
Anita a raison. Il faudra bien que l’un de nous fasse le premier pas.
Une peur irraisonnée m’étreint le coeur. Et si ça ne marchait pas ? Et si je le perdais ?
Je plonge la tête dans le bain encore chaud.
Le risque est trop grand. J’ai déjà perdu mes parents, je ne veux pas perdre Werner.