L’Emoi d’Ana – Chapitre 02
16h30.
Plus que trente minutes avant la fin du cours. Je décroise les jambes et les recroise lentement. Mon coeur a joué de la batterie toute la journée, mais là, c’est le pompon, ma respiration est haute, saccadée, rapide, mes mains tremblent. Je sais que je suis pâle.
Mon ventre se tord de désir.
J’ai fait les choses bien, aujourd’hui. Ce matin, j’ai passé une heure avec mon fer à me défriser les cheveux, pour qu’ils soient lisses et soyeux – leur couleur noire ressort davantage lorsque je les coiffe soigneusement. Far à joue blanc crème, trait noir sous les yeux, far à paupières gris discret – mes yeux noisettes s’accordent bien avec ces tons – un rouge à lèvres cerise dont j’ai presque sucé le tube pour qu’il tienne toute la journée – j’ai souri quand j’ai imaginé les marques que j’aurais laissées autour de sa bite si je l’avais porté hier, au théâtre. Look de petite vampire gothique, sexy, charnelle, bouche sensuelle qui ne demandait qu’à mordre…
Soutien-gorge noir en dentelle, trop serré. Je l’aime bien, il rehausse mes seins, même s’il me vrille le dos et que j’ai des marques rouges pendant des heures après l’avoir enlevé. Un haut moulant, boutonné jusqu’au cou, noir, asiatique. Une jupe noire courte, sur des bas mi-cuisse, en laine, rayures noires et blanches, genre abeille – mais butineuse, sexuellement attirante…!
Pas de culotte. Pas aujourd’hui. Je m’étais fait une tonte sévère, ne laissant qu’un petit millimètre ou deux de poils sur ma petite chatte délicate. S’il met la main sous ma jupette, il aura accès direct à mon intimité.
Je serre les jambes. Ne pas penser à ça, pas encore.
Les étudiants de ma promo me matent.
Aujourd’hui, j’aurais pu me faire n’importe lequel. Lorsque j’ai été appelée au tableau pendant le TD, le prof avait les yeux qui lui sortaient de la tête, et j’ai été sifflée, comme par le loup des Tex Avery. Qu’est-ce que ça aurait été si j’avais mis des talons hauts… La formule à démontrer était écrite tout en haut du tableau, je suis petite, je me suis mise sur la pointe des pieds, j’ai senti la jupe remonter sur mes fesses, en effleurer le bord, et j’ai fini en mode « ras du cul ». J’ai à peine rougi en allant me rasseoir, sous les regards éberlués des copains et des copines.
Séverine – ma grande amie dans mon cycle – s’est penchée vers moi et m’a dit:
– Tu n’as rien en dessous ?
Je l’ai regardée en coin, sans répondre, un sourire coquin aux lèvres.
Elle ne m’a pas lâchée.
– Sérieusement ??? Qu’est-ce qui t’arrive, aujourd’hui ?
Cette fois, je rougis.
– Je suis amoureuse.
– Oh… je vois…! Je le connais ?
Je secouai la tête, soudainement timide.
– Non. Je le vois tout-à-l’heure, après les cours.
– Faut que tu me le présentes !
Je souris.
– On verra…
On a passé le reste du TD à discuter dans notre coin. Je lui racontais dans le détail ce que j’avais fait au théâtre, me régalant de son expression horrifiée.
Je sursaute. Le cours est fini, je ne m’en suis pas rendue compte, dans ma rêverie.
J’ai l’impression que je vais défaillir. Je tremble d’appréhension. Plus qu’au théâtre, où je m’apprêtais quand même à lui faire une fellation sans autre forme de préambule.
Je souffle un instant. Je range mes affaires, je ne contrôle plus mes mains.
Et s’il n’était pas là ?
S’il avait renoncé, de peur que mes parents l’apprennent ?
Je sors de l’amphi, quelques yeux me suivent, je le sais, je file à l’anglaise, sans parler à personne.
Le couloir, l’escalier, re-couloir, le flot des étudiants qui quittent l’Université, je me mets à la file, et parviens à sortir, finalement.
Je scanne la rue.
Il est là, sur l’autre trottoir.
Costume gris, très classe.
Et moi qui me suis habillée comme une petite salope. J’ai honte. Et je mouille, mon ventre hurle de le prendre là, dans la rue, devant tout le monde.
Je lui fais signe de venir me rejoindre.
Il traverse, lentement, marche posément, sourire aux lèvres.
Se penche vers moi, me fait une bise appuyée.
– Salut, belle.
Je respire.
Je lui serre la main, brièvement, la caresse discrètement.
Il comprend que nous ne devons pas paraître plus que des amis, je le vois dans son regard.
– Viens, suis-moi. On va… discuter tranquille.
Je rentre à nouveau dans le bâtiment de l’Université, il me suit, sans rien dire, toujours souriant, les yeux brillants. Oh, ces yeux, ces yeux… ils me brûlent à l’intérieur !
Je le guide à travers les couloirs.
– Là-haut, viens.
Le grand escalier, un étage, deux étages, le troisième. Il n’y a personne ici, je le sais, l’aile est prévue pour des travaux en fin de trimestre, les salles ont été vidées, ça sent l’humidité, le renfermé.
La solitude.
Je chuchote:
– Viens.
J’essaye les portes une à une. La troisième s’ouvre. C’est un grand cagibi, il y a des balais, des seaux, de la poussière, un vieux bureau aux tiroirs cassés.
Je le fais entrer, le suis, ferme la porte
Le silence.
Je le regarde dans les yeux. Le pousse contre la porte.Il me dévore du regard.
Je me mets sur la pointe des pieds. Il se penche – je suis si petite.
Nos bouches se trouvent, ma langue se mêle à la sienne, sa salive humecte mes lèvres, nos dents s’entrechoquent dans la vigueur du baiser, ma jupe est relevée, je n’ai même pas senti ses mains sur le tissu, il me touche, mes caresse, nous gémissons tous les deux dans la force de notre étreinte.
Nos lèvres se séparent, je le serre dans mes bras, j’en pleurerais de bonheur. Il m’embrasse le cou en chuchotant:
– Merci.
Ses mains empaument mes fesses nues, remontent, ses bras se croisent le long de mon dos, il me prend le visage, me regarde, je me noie dans se yeux, il m’embrasse à nouveau, le visage, le cou. Ses mains trouvent mes seins, je me cambre, il déboutonne mon petit haut, ses mains disparaissent sous le tissu, je frissonne lorsqu’elles entrent en contact avec mes mamelons, lorsqu’il presse mes tétons qui durcissent entre ses doigts.
J’entends des pas lointains dans l’escalier. Nous nous figeons, oreilles aux aguets.
Ma main descend en silence le long de sa chemise, entre dans son pantalon, trouve son sexe dressé, à l’étroit dans son slip.
Les pas se rapprochent.
Je le masturbe en silence. Je n’ai pas peur d’être découverte. Je suis avec LUI.
Le bruit de pas cesse.
Ma main va et vient sur sa bite. Il ferme les yeux. Ses doigts me pincent les tétons, je me force à ne pas gémir, mais je souris en le regardant.
– Apparemment, il ne venait pas par ici, dis-je en murmurant. Viens.
Il ouvre les yeux. Je me recule, jusqu’au bureau poussiéreux. J’enlève mon haut – ses yeux fixent mes seins comprimés par le soutif, je me sens belle – et le pose sur le rebord. Je m’assieds dessus et expose ma chatte trempée à son regard, sans honte. Il n’y a plus que mes bas abeille sexuelle, ma jupette autour de ma taille et mon soutif qui m’habillent. Je suis sexy, je le sais, une tarentule, une petite vampire irrésistible dont l’antre béant n’attend qu’une bite pour être satisfait. J’espère qu’il ne trouve pas mes jambes trop fines, trop petites, qu’il ne me trouve pas trop maigre. J’écarte les jambes en me tenant les genoux. Je chuchote toujours.
– Prends-moi fort.
– Tu es sûre ?
Sa voix est à peine audible. Il a l’air sérieux, inquiet.
– Oui. Il n’y a jamais eu que toi, pour moi.
Il hoche la tête, en grimaçant.
– Je t’ai connue enfant…
Je pose la main sur ma chatte, et me caresse, provocante.
– J’ai grandi.
Il va craquer.
– Et tes parents ?
Je fais une moue vampirique en diable, sensuelle, coquine. Mes doigts disparaissent dans ma chatte.
– N’en sauront rien. Tu ne vas pas leur dire ?
– Non.
Il ôte sa veste. La suspend à un balai. Vient m’embrasser. Je lui mordille les lèvres et chuchote:
– Je suis en âge de baiser. Et je veux le faire avec toi.
Il se place entre mes jambes, j’attends qu’il sorte son engin de sa braguette, mais il s’agenouille, et plonge la langue dans ma grotte intime, débusquant le clitoris en deux coups de nez. Je sursaute, électrisée.
– Oooooh… là… oui… oooh…
Je m’appuie avec le bras sur le bureau pour ne pas tomber en arrière, et lui saisis l’arrière de la tête, que je presse contre mon bas-ventre. Ses cheveux sont fins, doux, secs, un régal sous mes doigts. Il me suce, les yeux fermés, son menton est collé à mon sexe tondu, je sais que ça lui irrite le nez, les lèvres, il semble s’en repaître. Je le regarde, mon excitation monte, j’ai envie d’arracher mon soutien-gorge, de lui apparaître nue comme au premier jour, mais je ne peux pas, je le compresse contre ma chatte en feu, sa salive se mêle à ma cyprine, des gouttes de sueur coulent le long de mon ventre, il est là, là, entre mes jambes bourdon blanc et noir, passées autour de ses épaules.
Je l’encourage, ondule le bassin, mon cul est écrasé contre le coin du bureau, ça me fait mal, ça me fait du bien, je souffre et je jouis simultanément, il me lèche divinement bien, je n’en peux plus, j’étouffe mes cris de bonheur en le menant sur ma fente lisse. Je me tends, l’orgasme est là, je me vide de plaisir plaquée contre sa bouche. Des fourmis m’envahissent les membres, j’ai l’impression d’avoir les jambes en coton, mes bras ne me soutiennent plus. Depuis combien de temps fourre-t-il sa langue en moi ? Combien de temps avant que l’on ne nous découvre ? Est-ce que c’est un local de ménage ?
– Viens, vite !
Ma voix est pressante, elle appelle l’urgence du moment. Il me lèche encore, sa langue fait des merveilles, je me fais violence pour l’empêcher de continuer.
– Viens, fais-moi l’amour !
Il se lève lentement, je me redresse, attrape son pantalon et le déboutonne. La braguette glisse toute seule. Sa bite est tendue, elle bondit hors du boxer quand je le lui baisse.
– Ne viens pas en moi, je ne prends pas la pilule, fais attention.
Il hésite. Frotte sa pine le long de ma fente, du clito à la vulve, de la vulve au clito. Je me cabre. La position n’est pas confortable, mais les sensations que son sexe déclenche me font tourner la tête.
– On peut attendre encore, si tu veux. Tu me fais comme la dernière fois et…
– Non. Aujourd’hui, je me donne à toi. Fais juste attention de ne pas venir dedans.
Je l’attire à moi; Sa bite se fraye un chemin dans mes entrailles, la délivrance est là, une vague de soulagement presque trop puissante pour être supportée, je me sens partir, défaillir, je suis là et dans les airs, dans cette petite pièce miteuse et dans le ciel bleu.
J’enroule mes jambes bourdon autour de ses hanches, je me serre, il me culbute, enfonce son sexe en érection au fond de moi, il passe ses mains autour de moi, dégrafe mon soutif trop serré avec difficulté, expose mes nichons, il me baise en me regardant, me regarde en me baisant.
Je m’étale de tout mon long sur le bureau poussiéreux, tant pis pour l’hygiène, il a mes seins dans ses mains, ses coups de reins se font puissants, il me mate, je le sais, il dévore ma chatte des yeux, cette fente qui s’écarte au passage de sa queue trempée de cyprine, le bourgeon gonflé pointé vers lui, mon ventre nu et ferme, mes gros petits seins tous ronds, mes cuisses qui l’enserrent, mon cul, écrasé sur le chemisier sur le coin du bureau.
Je me sens belle.
J’ai toujours trouvé mon nez trop gros, mes cheveux trop rebelles, mon corps fade, petit, étriqué. Mais là, dans ses bras, sous ses coups de boutoir, avec sa queue qui bat au fond de moi, sous ses mains qui m’explorent, sous ses baisers, sous son regard voyeur, je me sens belle, désirée, heureuse.
Ses mouvements deviennent plus amples, plus lent, le plaisir monte en moi, je me laisse porter, je jouis longuement, je lui montre, je gémis, je me fais amante, salope, petite vampire. Il m’écoute, suit les mouvements de mon corps, sa bite s’accroche à ma chatte, la caresse, la malaxe, la pénètre avec une douceur extraordinaire. C’est tout juste si je la sens s’enfoncer en moi, revenir, ressortir, entrer à nouveau, humide, turgescente, excitée.
Il se retire enfin, je suis vide, repue, satisfaite. Je glisse le long du bureau, je m’agenouille et le prends dans ma bouche. Sa queue sent la cyprine, il me regarde le gober, se tourne vers sa veste, en sort son téléphone.
– Je peux te prendre en photo ?
Je souris. Je hoche la tête et l’avale à nouveau, en fixant le petit objectif. Il se branlera en me regardant sur son portable, sur son ordi, il me mettra en fond d’écran. JMes doigts descendent vers ma chatte, je me masturbe en le suçant. Le flot de sperme inonde ma bouche, me prenant par surprise. Deux jets et ma bouche est remplie, trois, et ça déborde, le liquide me coule sur le menton, quatre, cinq, je hoquète, j’avale, je recrache, six, sept, je garde le sperme sous ma langue, j’ouvre grand mes lèvres gluantes, le lèche, et le lèche et le lèche encore, autour du gland, sur le méat, il continue de me photographier, il me trouve belle, belle… Je le branle sur mon nez, la sensation de son sexe dur sur mon visage m’électrise, me réveille les sens, j’ai encore envie qu’il me baise.
Je fais remonter le sperme en bulles blanchâtres sur ma langue, et le lui montre avec ostentation, avant de l’avaler dans une grimace. Il me relève, m’embrasse fougueusement, se recule et me photographie encore, habillée de mes seuls bas bourdon, de la jupe autour de ma taille et de mes chaussures trop grosses. Je souris, je prends mes seins dans mes mains, je pose pour lui.
– Retourne-toi.
Je croise mes jambes bourdon, me penche légèrement en avant, il photographie mon cul nu. Je le sens venir derrière moi, m’enlacer, il pose sa tête contre mes cheveux.
– Merci.
Je souris, secrètement.
– C’est moi…
Je me retourne.
– Tu voudras recommencer ?
Il hoche la tête sans répondre. Je prends son sexe dans ma main, et le lui remets dans son slip. Je remonte son pantalon. Ferme sa braguette.
Je me rhabille doucement, en chantonnant inconsciemment.
Il m’attend en me détaillant du regard. Je viens l’embrasser.
– Mercredi, au parc Marceau, vers… disons 9h du matin, si tu peux. Attends-moi près de la petite cascade.
Il regarde son agenda sur son téléphone.
– J’y serai.
Je souris et lui dépose un baiser sur la joue avant de sortir de la pièce. Nous traversons le couloir en silence, l’air innocent, et descendons les escaliers.
Tout en bas, je vois Séverine qui attend manifestement. Elle me fait un clin d’oeil lorsque je passe. Je souris pensivement, me demandant si elle n’était pas à l’origine des pas qui nous avaient dérangés.