Autour de Petits Flirts entre Amis – Chapitre 06
Yen
La bouteille tourne et s’arrête sur Souleymane. Il grogne de dépit. Il n’y aura que quatre tours, il aurait pu échapper à la question… Suraya se frotte les mains.
– Alors, Souley, un de tes fantasmes d’adolescent ?
Nous sommes assis en tailleur sur le tapis épais. et nous sommes encore partiellement habillés mais ça ne va pas durer.
Il hausse les épaules, l’air… embarrassé ? Souley, gêné ???
– Quoi ? J’en avais plein ! Comment vous voulez que je me souvienne de ça !
Il élude clairement. Ça me rend curieuse. Soussou aussi.
– Nan, mon beau, tu vas répondre, ça marche pas ça !
Si Souley avait la peau moins foncée, je suis sûre qu’on le verrait rougir. Stephen lui tape sur l’épaule. Il est à côté de moi, son bras autour de ma taille, un doigt sous l’élastique de mon string. J’ai envie de lui.
– Allez vieux, accouche.
Le sourire de Souley révèle ses dents très blanches.
– Ok. Je voulais me taper les mères de mes copines. Je jouais à un jeu vidéo, et suivant le score obtenu au cours des parties, je m’astiquais le soir en pensant à celle qui avait « gagné ». J’ai fait ça des années.
Les autres se marrent, mais je fronce les sourcils.
– J’ai rien compris.
Souley a vraiment l’air gêné.
– Boh je faisais une partie en me disant « si je gagne, je me tape la mère de Vanessa », puis une autre où si je gagnais je me « tapais » la mère de Stéphanie ou de Fatou… Et la partie avec le plus grand score définissait à qui je faisais misère pendant que je me branlais.
Nouveaux gloussements auxquels je me joins cette fois. Soussou est morte de rire.
– Ah le cochon !
– Et le pire c’est que je trichais. Je m’arrangeais pour que ma préférée « gagne ».
Les rires fusent de plus belle. Souley fait tourner la bouteille qui désigne Sylvie.
Elle boit une gorgée de champagne et sourit timidement. J’aime son air doux, elle est mignonne. Elle porte un haut rose vif transparent au travers duquel on devine son soutif en dentelle, ses petits seins aux tétons foncés. Elle est en culotte, comme nous toutes.
– Mon fantasme d’ado… mmm… Il y avait au collège un garçon timide, pas très grand, sportif, fin. Dans mes… rêveries… je le voyais devenir sauvage, m’emmener dans des champs de blé et m’y faire l’amour.
Olivia glousse.
– C’est romantique.
Laurent prend la main de son épouse.
– L’une des premières fois que nous avons fait l’amour dans un endroit insolite, c’était dans un champ de blé, en pleine canicule… Je comprends mieux maintenant…
Sylvie sourit, secrète.
– Oui.
Les garçons commentent, boivent, rient. Je me sens bien.
La bouteille tourne et s’arrête sur Alain. Je suis curieuse d’entendre son fantasme.
– Moi… Le plus gros fantasme ado… Il y avait une fille, Lydia, qui sans avoir l’air d’y toucher portait cette tenue jaune qui révélait la naissance de deux jolis seins bien faits dans un décolleté discret. Je me faisais plaisir, le soir, en imaginant que je l’attachais à une roue de vieille carriole, les jambes écartées, nue, et que je me la tapais…
Je hausse les sourcils.
– Une roue de carriole ?
Je ne peux pas m’empêcher de rire. C’est si ridicule !
Olivia est plus pragmatique.
– Un fantasme sado-maso ? Tu avais quel âge ?
Il sourit d’un air innocent.
– Quatorze ou quinze ans, je ne sais plus.
Les mecs sourient. Les filles se marrent, un peu moqueuses, moi y compris.
– Et tu attaches souvent Yen ?
Je regarde Laurent furtivement. Il m’a attachée au lit il n’y a pas si longtemps. Il me sourit.
Alain fait tourner la bouteille.
– Joker.
Les rires fusent encore. Je rougis malgré moi, je ne cache plus grand-chose à mes amis, pourtant. Alain m’a attachée à une chaise, il y a quelques jours. Les genoux sur le siège, chevilles entravées, les bras liés au dossier. J’étais mi-nue, cambrée à l’extrême pour ne pas perdre l’équilibre, les seins écrasés contre le dossier. Il a baissé ma culotte, a trempé sa queue dans ma moussette très… prête… pour une levrette très bonne et très longue… et pour finir, il m’a prise par derrière sans me demander…
Je respire plus vite à ce souvenir.
C’était bon… j’apprécie de plus en plus la sodomie. C’est une façon de me sentir femme. Je serre les cuisses. J’ai envie.
Suraya est désignée par la bouteille, cette fois.
– Mon fantasme d’adolescente… Des pirates Maures m’enlevaient, nue, de mon lit la nuit. Ils m’emmenaient sur leur galion, attachée au mât, jusque sur l’île de Monte-Cristo. Là, au milieu des caisses d’or, le capitaine des pirates me prenait devant les autres et faisait de moi la reine des bandits.
Elle se touche la culotte, l’air rêveur.
– Ils me prenaient chacun leur tour.
Nous sommes plusieurs à pouffer. Sylvie commente:
– Un peu compliqué, non ?
Et Laurent, le prof de lettres, ajoute:
– Oui, mais très cultivé, faut le faire de fantasmer sur Dumas et Maquet ! Tu l’as lu si tôt que ça ?
Suraya hausse les épaules.
– Lecture imposée du Lycée. Le seul livre que j’ai lu avec plaisir dans ma vie !
Je me lève et remplis les flûtes de champagne presque vides. Le champagne est doux, rosé, il luit de mille reflets magiques dans les lumières tamisées, j’ai l’impression de verser une potion, un philtre d’amour d’ambre et de fleurs. J’ai la tête bien claire.
Je tire une carte parmi les gages coquins et la lis à haute voix:
– Ceux qui n’ont pas décrit leurs fantasmes ados…. doivent nous dire comment ils nomment leur sexe dans l’intimité.
Il y a des rires étouffé.
– Olivia ?
Elle glisse ostensiblement la main dans son string et l’écarte. Sa fente est lisse, petite, bien dessinée, la peau brune. Elle étire les lèvres et nous montre son clito luisant.
– Je vous présente… ma « chatte ». Ce n’est pas original, mais c’est comme ça que je l’appelle quand j’y pense… ou qu’on me pénètre… messieurs… Sinon, quand j’en parle en société, en famille, son petit nom, c’est minette. Pas très original non plus.
Soussou hoche la tête et prend un air faussement attendri.
– C’est mignoooon.
Elle ricane.
– Laurent ?
Sylvie rigole d’avance. Il baisse son boxer et nous présente son érection déjà belle. Olivia s’en saisit.
– Voici… ma « queue » encore appelée « zizoune » en famille. Dis bonjour à zizoune, Olivia.
Elle se penche et le prend en bouche un court instant. Elle le suce ostensiblement en accentuant exagérément le bruit de succion. J’ai envie ! Laurent sourit aux commentaires amusés. Elle le lèche avant de se redresser.
– Enchantée, zizoune.
Elle pose un baiser chaste et coquin sur les lèvres de Laurent.
– Stephen ?
Stephen nous montre son sexe long et blond. Je le prends entre mes doigts et l’y sens gonfler immédiatement. Il est lourd dans ma main. J’adore.
– Mmm… En famille, c’est « zizi »… Dans ma tête, je n’ai pas vraiment de nom, des fois « bite » ou « queue », mais je ne suis pas allé l’enregistrer officiellement à l’état-civil.
Les rires reprennent de plus belle.
– Sa bite, intervient Olivia, c’est « Armaggedon » qu’il devrait l’appeler, elle détruit toutes les femmes sur son passage !
Je lâche l’engin et approuve gaiement, elle a raison, Stephen est outillé pour contenter sa partenaire…
– Et toi, Yen ?
C’est Sylvie qui a parlé. Je souris en écartant mon string soyeux blanc-crème.
– Voici « moussette ». C’est son petit nom familial et celui auquel je pense lorsque l’on me fait l’amour. Parfois le mot « chatte » lui sied, mais dans l’ensemble, c’est « moussette ».
Souley a éclaté de son gros rire profond et franc. Il me tâte la chatte d’un doigt et sent l’humidité grasse qui s’y est accumulée. J’écarte encore les cuisses, c’est agréable. Son doigt s’enfonce. Je respire plus vite.
– « Moussette » ? C’est quoi ce nom !?
Il rit encore, entraînant les autres, en plantant son majeur entier. Je souris, reconnaissante.
– Je te montrerai, un jour que j’aurai une jolie touffe frisée… Tu verras pourquoi.
Suraya secoue la tête.
– T’inquiète, Christine, je lui ferai un topo avec ma foune.
J’aime ces soirées, la bonne humeur, les câlins, les surprises…
On a fait le tour. Il est temps de céder à l’appel de la chair…