Alysha,  La Plume de Florean,  Le Contrat

Le Contrat d’Alysha – Chapitre 10

En rentrant ce soir-là, j’avais des vertiges d’anticipation, malgré moi.
Manu devait passer pour faire un peu la morale à Alysha.
C’était mon ami.

***

Alysha, vêtue d’un gros pull noir et d’un bas de jogging gris, m’accueillit en souriant, l’air heureuse, insouciante, comme si rien ne s’était passé la veille, comme si elle ne m’avait pas proposé le mariage pour satisfaire la perversité de son patron.
Pour la millième fois, en l’embrassant longuement, je me demandai si cela valait bien les cent mille euros qu’elle avait gagnés pour être le jouet de cet homme. Notre couple ne valait-il pas plus que ça ? Et sa dignité à elle valait-elle si peu d’argent ?
Elle me débarrassa de ma veste en demandant:
– Tu as passé une bonne journée ?
Je me voyais lui répondre: « Très bonne, chérie, je viens de baiser la fille à peine majeure de ton patron. Oh, elle était encore vierge, au fait. », mais je me contentai de hocher la tête en m’asseyant dans le canapé.
– Très bonne. J’ai eu Manu, au téléphone, il m’a dit qu’il t’avait vue hier, pourquoi tu ne me l’as pas dit ?
Elle m’apporta un verre de vin.
– Je ne l’ai pas… hier… ? Hier, tu dis ?
Elle pâlit légèrement, réalisant ce qu’impliquait ma petite phrase anodine: Manu devait forcément être l’inconnu de chez Bléry. Mon meilleur ami à moi.
– Hier, oui.
– Ah oui… je… c’est exact.  Je n’ai pas pensé à te le dire.
Je jubilais intérieurement.
– Il passe tout-à-l’heure, il m’a dit qu’il fallait qu’on se parle.
Alysha essayait de cacher son inquiétude. Sa respiration devenait plus haute, plus rapide, elle paniquait.
– Il vient ici ?
– Hmm hmmm. J’espère qu’il ne s’est pas fourré dans une sale situation… je ne vois pas pourquoi il voudrait me parler d’urgence sauf pour que je le défende en tant qu’avocat… tu ne crois pas ?
Elle n’écoutait pas. Je souris.
– Je… je ne sais pas.
– Il n’a rien voulu me dire au téléphone. J’espère vraiment qu’il n’a pas d’ennuis.
Alysha avait du mal à garder son calme. J’exultais.
– Tu devrais te passer une jupe, tu ressembles à un sac, comme ça. Tu sais que j’aime bien quand tu es bien sapée.
Elle secoua la tête.
– Mais… après notre dispute d’hier… je ne veux pas te fâcher encore.
– Notre disp…? Attends deux secondes: je ne t’interdis pas de t’habiller un peu sexy ! Je ne veux juste pas que tu sautes le premier venu !
Je n’en revenais pas qu’elle me fasse le coup de la sainte-nitouche !
– Tu ne vas pas t’habiller en survêtement pour le restant de tes jours ! Et puis, on parle de Manu, là, pas de ton patron !
– Je…
– Ecoute, va te passer une jupe et un chemisier. J’adore les yeux qu’il fait quand tu te penches devant lui – et il est toujours à essayer de voir tes seins dans tes décolletés, c’est marrant, après toutes ces années, qu’il en soit encore là.
– Je ne sais pas si c’est une bonne idée…
– Tu n’as donc aucune confiance en moi ? Tu crois que je me fâche comme ça, pour rien ? Allez, chérie, fais-moi plaisir, mets une mini-jupe et un haut moulant qui galbe bien tes seins. Je veux que tu m’excites moi. On pourra se faire un peu plaisir après qu’il soit parti… Après tout, tu as beaucoup à te faire pardonner !
Elle était blême.
– Je… j’y vais.
Alysha quitta la pièce en titubant presque. Je m’allongeai dans le canapé, mon verre à la main, et fermai les yeux, satisfait. J’aimais qu’Alysha ait peur que j’apprenne l’étendue de sa trahison.

***

La sonnette de la porte d’entrée.
J’étais monté dans la chambre pour me mettre à l’aise, un jean, une chemisette. J’entrouvris la porte et appelai Alysha.
– C’est Manu ! Tu vas ouvrir ?
Elle dévala les escaliers, talons haut, bas noirs, jupe plissée noire, chemisier noir moulant – sans rien dessous, à en croire le balancement hypnotique de ses gros seins -, cheveux remontés en chignon, maquillage léger qui se voyait à peine sur sa peau sablée, dorée. Sexy, et juste chaste.
20h précises.
Je réglai l’alarme de mon téléphone pour 20h03, avec la même mélodie que ma sonnerie, et la suivis discrètement dans l’escalier.
Arrivée à la porte, elle se recoiffa avant d’ouvrir.
– Salut Alysha.
Le ton de Manu était sérieux, même s’il souriait.
– Sa…lut Manu.
Il entra, elle lui fit la bise, hésitante.
– J’aime vraiment ton parfum… (chuchotant) c’est le même qu’hier ?
Alysha recula soudainement, les bras croisés sous ses seins, le geste qu’elle faisait toujours lorsqu’elle voulait se protéger, lors d’une discussion.
Elle n’avait jamais compris qu’ainsi, ses lobes généreux ressortaient davantage, arrogants, attirants. Bandants.
Je descendis bruyamment les dernières marches, ce qui lui épargna de répondre.
– Salut mon ami – entre, entre !
On se fit la bise en riant.
– Tu veux boire un coup avant qu’on ne parle de ton souci ?
Mon téléphone sonna. L’alarme. Je fis semblant de répondre.
– Excusez-moi une seconde. Allô ? Oui, Henri ? Comment ça ?
Je fis signe à Alysha et Manu d’avancer vers le salon. Elle était vraiment canon, ce soir, ma belle salope.
– Quel dossier ? Mmmh. Mmmh. C’est que je reçois un ami, là… dans une heure ??? OK, Juge, je vois ce que je peux faire, je te rappelle. Oui. C’est ça. Je te rappelle, je préviens juste ma femme.
Je rangeai le portable et me tournai vers Alysha et Manu.
– Je suis désolé, je dois vous laisser une petite heure, j’ai un dossier à porter au juge en urgence… je reviens tout de suite, buvez l’apéro j’en ai pas pour longtemps.
Alysha semblait désespérée.
– Tu ne vas pas nous laisser ?
Je souris, l’air innocent.
–  Le temps de prendre le dossier, de le porter au tribunal et de revenir, 40 minutes chrono. Pas de problème, Manu, ça ira ?
Mon pote rigole.
– Très bien, pas de souci, on t’attend, on aura le temps de parler après.
– Super. A tout de suite.
Alysha suffoque.
– Denis…
Je fais semblant de ne rien voir.
– Je reviens, ne fais pas de bêtise.
Un petit clin d’oeil. Je courus dans mon bureau, à l’étage, pris un dossier au hasard, descendis les escaliers, claquai la porte. J’entrai dans la voiture, démarrai, tournai au bout de la rue, revins dans la rue transversale, me garai, et courus vers la maison. J’avais pensé à ça après avoir appelé Manu. J’aurais dû le prévenir que je serai là pour assister à leur échange, mais je n’avais pas eu le temps. J’entrai par la cuisine, sans faire de bruit, traversai le couloir sur la pointe des pieds et me réfugiai dans le bureau d’Alysha. La porte de communication avec le salon était entrouverte. Telle que je l’avais laissée.
Manu se tenait devant Alysha, imposant, souriant. Je pris la conversation en cours de route.
– … chez Bléry ? Tu sais pourquoi je suis là ?
Alysha recula d’un pas.
– Je t’en prie…
– La femme de mon ami obéit comme une bonne petite chienne à son patron, se tape tout ce qui bouge, même des inconnus, et tu crois que je vais laisser passer ça ?
Alysha se tordait les mains, impuissante.
– Il le sait. Denis le SAIT ! Je le lui ai DIT ! Il n’a rien à apprendre de toi !
– Oh. Dans ce cas, le fait de savoir que son meilleur ami s’est tapé sa nana hier ne lui posera pas de problème.
– Je… il ne connaît pas les détails mais…
– Curieux…
Manu paraissait totalement sincère. J’en oubliais presque que ce n’était pas lui qui avait sauté Alysha la veille, mais moi.
– Tu ne peux pas lui dire.
– Je vais me gêner !
– Mais tu en as profité ! C’est toi, le salaud ! C’est toi qui a trompé ton ami !
Manu imita Bléry tel que je le lui avais relaté.
– « Mademoiselle Rocher, si vous ouvrez les yeux, notre contrat s’arrête ». Tu aurais pu ouvrir les yeux. Et puisque tu en parles, je ne suis pas fier de moi.
– Si tu lui dis, il ne me le pardonnera jamais. Nous… nous allons nous marier !
Je serrai les mâchoires. Comment osait-elle invoquer cette excuse bidon ? Manu fit un pas vers elle.
– Je suis venu ici pour tout lui avouer, Alysha. C’est quoi, cette histoire de contrat, d’abord ?
.Alysha déglutit, pâle comme la mort.
– Je… BLéry… m’a fait signer un contrat. Je.. j’obéis… contre de l’argent.
– Je vois. Et tu oses parler de mariage ? Je dois laisser Denis se lier à une prostituée ?
Alysha se tordit les mains puis se mit à genoux.
– Qu’est-ce que tu fais ?
Alysha déboutonnait son chemisier, en le fixant droit dans les yeux.
Manu recula d’un pas.
– Arrête-ça tout-de-suite. Denis pourrait arriver.
Alysha ouvrit son chemisier. Elle portait un soutien-gorge demi-lune, qui soutenait ses seins sans rien cacher ni de leur galbe, ni de leur couleur dorée, ni de leurs aréoles larges et bandantes.
Je me tendis, derrière la porte. Que faire ? Intervenir ? Et avouer à Alysha que c’était un coup monté ? Ou rester là, impuissant ?
– Manu, tu as toujours rêvé de me baiser. Tu en as l’occasion.
Mon ami se tenait immobile, hypnotisé par les seins massifs de ma compagne.
Elle marcha à quatre pattes vers lui, jupe relevée sur ses fesses amples, ses loches sous elle, pendantes, gonflées, provocantes.
Je bandais.
L’horreur de la situation était telle, pourtant !
Et je BANDAIS ???
Tremblant, j’ouvris ma braguette et sortit ma queue de mon pantalon.
Manu protesta faiblement.
– Denis est mon ami…
– Il ne sera pas là avant une heure.
Alysha repoussa Manu jusque sur le canapé, il s’assit, le visage pâle.
Elle le toisa du regard tout en ouvrant son pantalon.
– Tu ne vas rien dire à Denis. Et je vais être très gentille avec toi.
Elle sortit la queue tendue de Manu et l’apprécia d’un coup d’oeil. Le sexe avait un gland disproportionné, légèrement trop large, et une forme recourbée vers le haut.
Elle sourit.
– Joli…
– Alysha… non… ça va trop loin…
J’admirais le cran de Manu. Essayer de se refuser à Alysha tenait de l’exploit. Je ne lui en voulais pas de craquer.
Elle lui lécha le pruneau de sa langue experte et soupira:
– Je vais te donner ma bouche. Ma chatte. Mon cul.
Elle le reprit en bouche et l’avala tout entier, remonta le long du gland, et le recracha dans un bruit de succion très exagéré.
– Mais tu ne vas rien dire à Denis.
Manu acquiesça lentement. Alysha reprit sa fellation en souriant, satisfaite. Il posa les mains sur ses cheveux et la guida sur sa bite courbe, sans la quitter des yeux.
C’était beau.
Je me maudissais de n’avoir pas le cran d’intervenir.
De voir ma compagne se donner à mon meilleur ami, par ma faute.
De m’astiquer le poireau en jouant au voyeur.
De mon impuissance.
Mais c’était trop bon.
– Tu es une garce.
Manu a l’air un peu dégouté, bien qu’il se laissât sucer maintenant.
Alysha recracha la bite rougie.
– Une garce… une salope… tout ce que tu veux. Mais j’aime Denis. Je ne veux pas le perdre.
La fellation reprit de plus belle.
Je me sentis ému par ses paroles.
Quel con.
– Montre-moi tes seins.
Alysha se redressa, toujours provocante.
Manu déglutit, hypnotisé, l’air rêveur.  Il tâta les globes couleur de sable. Les nichons lui emplissaient les mains, débordaient de ses doigts. Mon ventre se tordit de désir et de jalousie. Cette maudite, maudite jalousie.
– Jolis lolos. Alors tu es sérieuse ? Tu veux faire l’amour avec moi ?
Alysha lui présenta son cul, à peine caché par sa minijupe, en se mettant à quatre pattes, docile.
– Tu… tu ne diras rien à Denis ?
Manu émit un petit rire.
– A ce compte-là, non, ce sera notre petit secret…
Il se mit à genoux et l’embrassa sur les fesses.
-… je ne dirai rien.
Alysha se cambra.
– Marché conclu.
Je me complus à admirer ses courbes parfaites, ses cuisses fermes sous ses bas noirs. Je me masturbai doucement, refusant de reconnaître le petit pincement qui me tordit le coeur quand Manu releva la jupe plissée.
– Tu es si belle.
Mon ami prenait son temps. Il savait pourtant que je devais « revenir bientôt ». Je me branlai en le regardant la pénétrer avec une douceur infinie. Alysha ferma les yeux en inspirant, comme soulagée d’un grand poids. Elle s’arc-bouta pour mieux se rendre accessible, et profiter des caresses des larges mains sur sa croupe encore sensible.
Il la baisait en silence, je me masturbais au rythme de ses allées et venues, déchiré entre le plaisir et l’outrage. Qu’Alysha se fasse sauter par des inconnus, c’est une chose. Par mon meilleur pote, c’en est une autre.
– Oh, Manu…Manu… viens… ça faisait si longtemps…
– Si longtemps que quoi ?
Alysha creusa le dos, elle ondula le bassin lascivement, toute à son plaisir, semblait-il.
– … si longtemps que je voulais que tu me prennes ainsi…
Manu accéléra le balancement de ses reins, l’ampleur de ses mouvements, je pouvais voir, de ma cachette, son gland entrer et sortir du vagin trempé de ma compagne.
– J’ai toujours rêvé de t’avoir dans mon lit, ma belle Alysha…, avoua-t-il dans un souffle.
Ce fut comme un signal. Les amants perdirent toute inhibition, et s’abandonnèrent au plaisir simple qu’ils partageaient sans savoir que j’étais là, bite à la main, incapable d’intervenir, de briser leur étreinte.
Manu se retira lentement, et, dans un sourire amoureux, Alysha s’allongea au sol, cuisses écartées, chatte luisante. Il s’étendit sur elle et la pénétra de plus belle dans un bruit humide, en échangeant des baisers fougueux, rageurs, avec ma belle.
La respiration de Manu devint plus profonde, Alysha rit en gémissant, le rythme des rapports interdits devint démentiel, je ne me masturbais plus, je les regardais, jaloux, épuisé, oppressé.
Manu s’extirpa soudain des chairs et remonta entre les seins de ma compagne en se masturbant frénétiquement, déchargeant par saccades un sperme laiteux et abondant sur les loches larges. Alysha tendit la langue, recueillant dans un sourire quelques gouttes grasses qu’elle s’empressa d’avaler d’un air gourmand.
La douleur et la joie perverse de la voir prendre son plaisir ainsi se mêlaient en moi, il fallait que je bouge, que je sorte, je ne voulais pas qu’ils sachent que j’avais assisté à la scène, mais je restais là, immobile, la queue à l’air, incapable de prendre une décision, heureux et malheureux à la fois.
– Merci.
Alysha étalait la semence de Manu sur ses seins drus. C’est elle qui avait parlé.
Manu se pencha l’embrassa brièvement.
– C’est moi.
Alysha sourit et lui rendit son baiser au centuple.
Ils se séparèrent enfin. Alysha rajusta son soutif sans essuyer le sperme frais.
– Denis ne devrait plus tarder, maintenant. Je peux compter sur ton silence ?
Manu hocha la tête.
– Je me demande ce que je vais lui raconter.
Il rit, gêné.
Je quittai la pièce en silence, puis la maison, la bite à l’air.
Je me rhabillai en marchant vers ma voiture.
Me demandant effectivement ce que Manu allait bien pouvoir me raconter…

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