Docteur J. – Chapitre 7
Leçon de choses
Mon mari semble nerveux lorsque nous nous asseyons devant le bureau du Docteur J.
On m’a dit que c’était le meilleur. J’espère que c’est le cas.
– Alors, qu’est-ce qui vous amène ?
Je soupire et m’éclaircis la gorge.
– Voilà, docteur… je suis frigide.
Le regard du médecin s’allume.
– Comment ça ?
J’ai honte. C’est dur d’expliquer.
– Je n’ai jamais d’orgasme. Ni vraiment envie de faire l’amour.
Le Docteur J. se lève.
– Qu’est-ce qui prévaut ? Le manque d’envie ou l’anorgasmie ?
Je comprends le terme sans le connaître.
– Les deux.
J’ai les joues qui chauffent.
J. réfléchit.
– Madame, asseyez-vous sur la table d’auscultation.
Il se tourne vers Alain, mon mari.
– Comment ça se passe, les rapports sexuels, habituellement ?
Je deviens plus rouge encore.
Alain répond d’un ton bourru.
– Quand j’ai envie, on va au plumard et voilà quoi.
Le médecin semble interloqué.
– « Voilà quoi » ? J’ai besoin de plus de détails…
Je ne sais plus où me mettre.
– Julia se déshabille, on se couche et je lui fais son affaire.
Le Docteur J. sourit.
– Et en terme de préliminaires ?
Alain et moi nous regardons sans comprendre.
– De prémili-quoi ?
J. hoche la tête.
– Je vois. Laissez-moi vous expliquer. Madame, mettez-vous debout devant moi.
J’obéis. Je suis presque aussi grande que lui. Il se tourne vers mon mari.
– Votre épouse est une femme. Et les femmes ne fonctionnent pas comme les hommes. Un homme a une érection mécanique dès qu’il se trouve en face d’un stimulus suffisamment grand. Par exemple, les seins volumineux de votre épouse sont un stimulus pour moi. Une femme, par contre, a souvent besoin de préliminaires pour monter en puissance et atteindre l’orgasme.
Mon mari a les yeux vides. Je n’ai rien compris non plus.
Le Docteur J. soupire.
– Laissez-moi vous montrer. Permettez ?
Il passe ses mains dans mes cheveux blonds et m’embrasse les lèvres. Je sursaute.
– Docteur !
Il a des traces de mon rouge-à-lèvres sur la bouche. Alain proteste.
– Anna, laisse faire le docteur, c’est un médecin !
Je hoche la tête et lui tends mes lèvres.
Le baiser est lent et doux, agréable. Et long. Très long. Je ferme les yeux. Il prend son temps. Ses mains caressent mon visage, mes cheveux. Mes épaules. Mes hanches. Mes seins. Je ressens une chaleur diffuse dans le ventre.
Une seconde.
Mes seins !?
Je rouvre les yeux et me recule en butant contre la table.
– Doc…teur !
J’ai le souffle court. Il a du rouge-à-lèvres partout. J’aime son sourire.
– Voyez-vous, un homme est une allumette. Vite enflammé, et, si l’on n’y prend pas garde, vite consumé. Une femme est plutôt une braise, un charbon ardent, il faut souffler longuement dessus pour produire des flammes, mais le feu peut durer des heures si l’on en prend soin. Je ne fais que montrer à votre mari comment allumer un incendie qu’il aura plaisir à éteindre…
Alain acquiesce.
– Chérie, laisse-le faire, nous sommes venus pour trouver une solution. C’est lui le spécialiste.
Je touche mes lèvres d’une main tremblante. J’ai toujours ce fond de chaleur dans le ventre. Je hoche la tête.
– Embrassez-moi encore.
Le Docteur J. me prend dans ses bras et m’embrasse lentement. Ses mains tombent sur ma jupe courte et parcourent mes fesses amples, puis remontent sous mon chemisier, à même la peau, jusque sur mes seins. Il soulève mon soutien-gorge et soupèse ma poitrine volumineuse, découvre mes mamelons épais, les fait rouler sous ses doigts et les pinçote jusqu’à en faire darder les tétons.
Je mets un moment à m’apercevoir qu’il ne m’embrasse plus sur la bouche. J’ai la tête rejetée en arrière et sa langue suçote mon cou, le lobe de mon oreille gauche, c’est nouveau, divin, j’ai le rouge aux joues, la respiration haute.
Il se passe quelque-chose dans mon corps. Je brûle. Je me consume. J’ouvre les yeux et aperçois Alain qui m’observe, curieux, satisfait, plein d’espoir.
Je lui souris. Il m’encourage.
J. quitte mes seins et déboutonne mon chemisier très lentement alors que ses lèvres reviennent sur les miennes.
Il s’écarte légèrement et fait glisser mon chemisier sur mes épaules, dégrafe mon soutien-gorge, contemple mes seins d’un air admiratif.
– Des baisers lents et langoureux. Des caresses qui montrent à votre femme qu’elle est femme. Et ensuite…
Il pousse doucement sur mes épaules jusqu’à ce que je sois à genoux devant lui. Alain observe, plus curieux que jamais.
– …laissez-la vous montrer sa puissance, celle qu’elle a de vous mettre en émoi, de vous donner envie d’elle. La femme est un homme comme les autres, comme disent les albanais.
Je lève les yeux vers lui. Il déboutonne son pantalon. Je fais glisser la braguette, consciente du feu brûlant qui me dévore le ventre à l’idée de ce que je vais trouver là. Je ne sais pas ce qui m’arrive. Je baisse le boxer noir. Un sexe long et épais me saute au visage, touche ma joue. Je lève à nouveau les yeux. Le Docteur J. sourit.
– Vous êtes belle et vous me faites cet effet-là. Stimulus, vous voyez ?
Ses paroles déclenchent une sensation chaude dans ma culotte. Je ne comprends pas comment il a fait ça. Je le prends dans ma bouche en regardant une dernière fois Alain. Il me sourit en opinant du chef, comme pour m’encourager.
Je le suce à mon rythme. En harmonie avec ce que je ressens dans mon corps pour la première fois depuis des années. C’est tout juste si j’entends le médecin expliquer, la respiration entrecoupée:
– La fellation… est souvent présentée comme… oush… comme une expression de la puissance… masculine… mais…mmm, ça c’est bon ! …mais bien des femmes vous diront… le contraire… elles dominent… elles contrôlent… elles ont… mmm… le pouvoir… oh… continuez !
Je l’avale. Je transpire. Je salive, j’en veux plus. Je suis tellement flattée qu’il aime ma bouche ! Je sens une fontaine se mettre à couler entre mes cuisses. Je ne vais pas tenir longtemps comme ça. J’ai besoin qu’on me touche. Qu’on m’enflamme. Ce médecin me montre que c’est possible, j’en veux la preuve.
Le sexe est doux sur ma langue, sous mes doigts, je me pâme de le voir se pâmer, je m’allume de le sentir s’allumer.
Il place ses mains dans mes cheveux et les caresse.
– Très bien, les doigts… serrez bien, astiquez en rythme, toujours le même… ne le brisez pas… sauf pour éviter… ouch… le débordement…
Il se crispe, je ralentis d’instinct. La queue bat sur ma langue. Je ne bouge plus, une mare bouillante dans la culotte.
Il se détend, reste un instant sur ma langue, puis sort de ma bouche. Je me relève lentement, des fourmis dans les jambes.
Il m’embrasse plus fougueusement. Je fonds. J’ai toujours son sexe dans les mains, je le masturbe lentement.
Il me pousse doucement sur la table d’auscultation. Je m’y allonge, le coeur battant, l’envie au ventre. Car c’est de l’envie ! Il se place entre mes cuisses et écarte ma culotte. L’air frais sur ma chatte me fait frissonner d’anticipation. Je tourne les yeux vers Alain, qui prend des notes sur une feuille empruntée sur le bureau. Il s’aperçoit que je l’ai surpris et me lance un sourire rayonnant.
Le médecin tâte mes lèvres intimes avec ses doigts. Je me contracte en ouvrant les jambes, pétrie de désir.
– Je crois que nous pouvons rayer la frigidité de la liste de vos affections. Vérifions…
Sa tête disparaît entre mes cuisses et sa bouche se colle à ma chatte toute entière dans une explosion de sensations inconnues, le printemps éclate dans mon corps, les fleurs éclosent, les ruisseaux chantent, les arbres ploient sous le poids des fruits mûrs… Je me perds.
– …l’anorgasmie.
Il me lèche le clitoris, darde la langue entre mes lèvres trempées, se repaît de mes liquides, lape et aspire, mordille, plonge du menton au front en passant par le nez dans ma fente avide de ses caresses.
Je geins et gémis, je me tends, j’en veux plus, plus loin, plus vite, plus long, je couine mon envie, le supplie de m’aider à trouver le chemin du ciel, ses mains pressent mes seins, pincent mes tétons, mon corps hurle tout entier, je sens le regard éberlué d’Alain sur cet autre homme qui me mène là où lui voudrait m’emmener, et je crie plus fort pour lui montrer combien ça peut être bon. Je me tends comme un arc, les doigts de J. sont dans ma chatte et poussent contre mon cul, je cède, un majeur me pénètre derrière et je jouis, incroyablement, en une vibration continue qui me fait trembler tout le corps.
Le Docteur J. se redresse, ôte ma culotte lentement, je le regarde, les yeux mi-clos, grimper sur la table, le pantalon disparu, à peine consciente qu’il va me prendre, là, devant mon mari.
Je me contracte légèrement – quand Alain me prend ainsi, j’ai mal, parfois. Mais le bon médecin ne se plante pas en moi comme un archer vise une cible. Il trempe son dard dans ma moiteur, il me fait patienter et me rend impatiente, il humecte ses chairs des miennes, il prépare la prochaine apothéose… Le monde disparaît à mesure que la queue s’enfonce en moi. J’enroule mes bras autour de lui et l’attire à moi, je lui gémis mon plaisir à l’oreille, puisqu’Alain n’est pas jaloux, je m’accroche à lui pour qu’il me pousse de la falaise, qu’il me permette de m’envoler, j’ai des éclairs dans les reins, dans la chatte, il me prend au plus profond, son torse contre mes seins écrasés. Il accélère, je plaque ma bouche contre la sienne, il m’embrasse en me griffant les fesses, j’enroule mes jambes et croise mes pieds sur son dos et je viens et viens encore, je ne suis qu’une fontaine de plaisirs impossible à tarir.
Il s’arrête soudain, je le sens se tendre,
– Non !
Je ne veux pas qu’il vienne déjà, comme Alain, au bout de cinq minutes, je gémis que j’en veux encore, que je ne veux pas qu’il me remplisse de foutre avant que j’aie atteint sept fois les sept Nirvâna, qu’il se doit de m’emmener au plaisir ultime que sa bite et sa bouche m’ont fait entrevoir !
Mais déjà il repart, lentement d’abord, il m’allume à nouveau, plus il souffle plus rapidement et la braise rougit, s’enflamme, ma chatte fond autour de sa queue divine, et je repars haut dans le ciel.
Il se redresse bientôt, la chemise ouverte, des griffures sur le torse, les cheveux en bataille, le souffle court.
– Nous… pouvons… éliminer… l’anorgasmie… aussi.
Il m’embrasse, se relève et me retourne, m’installe à quatre pattes. Il se place derrière mon cul ample et rond, relève ma jupe courte et fait une pause.
Je suis en apnée. J’attends l’estocade.
– On…sous-estime trop souvent… l’effet stimulant d’un cul de matrone… cambrez-vous juste un peu…
Il glisse sa queue entre les lobes trempés de sueur et de mouille.
– Il ne faut pas… négliger les variantes… la levrette… toujours appréciée…
Alain transpire. Je peux dire qu’il est excité, mais il ne semble pas gêné de voir J. me baiser ainsi. Tant mieux.
Le médecin fourre sa bite en moi et me lutine fermement. Je décolle vers de nouveaux sommets. Il pose un pouce caressant entre mes fesses, l’humecte de mes humeurs délicieuses et le fait pénétrer lentement dans mon petit trou. Je m’ouvre. C’est une première, mais beaucoup de choses le sont aujourd’hui.
Je sens le doigt et la queue s’entrechoquer, se gêner, accentuer mes sensations, ça m’irrite et me plaît, comme lorsque je me gratte un bouton de moustique, le plaisir est jubilatoire et urticant.
Je ferme les yeux et me laisse porter, il me caresse le dos, les seins, tout en gardant un rythme plaisant, je pars à nouveau, perdue entre chatte et cul, entre pouce et queue, le regard de mon mari sur cette débauche médicale m’excite, je suis fière et déboussolée, j’ai envie de plus encore, mais ne sais pas si c’est possible.
– …mais aussi… la sodomie…
Il sort de ma chatte brûlante et place son gland trempé là où son pouce était un instant plus tôt.
J’ouvre grand les yeux, paniquée.
– Docteur !
Ma voix devient plus aigüe à mesure que mes chairs s’écartent. Je respire par à-coups, la tête rejetée en arrière.
Alain intervient. Ce n’est pas trop tôt !
– Docteur ?
J. pousse sur sa queue. Je sens un « plop », comme une bulle dans le ventre, qui m’indique que le gland est entré. Le reste commence à suivre. Je halète, entre enfer et paradis.
– Mmm ?
– Vous ne pensez pas… hem… qu’avec un peu de crème…?
Je ricane, éberluée ! C’est tout ce que ça lui inspire ?
– Inutile, votre femme a produit son propre lubrifiant… voilààà…
J. me pénètre complètement. Ce n’est pas un sexe mais un tronc, un immeuble, une tour de Babel, je perds pied, je suis remplie, pleine entière, enfin.
– Caressez-vous, j’aime ça.
J’obéis je ne sais comment, je suis en transe, il me pilonne, du gland aux couilles, je peux sentir chaque centimètre me déchirer, me posséder, je me colle à lui en gémissant ma gratitude et je viens entre mes doigts, stupéfaite et reconnaissante de l’inondation qu’il provoque, des digues qu’il fait céder. Le Docteur J. accentue le rythme, je sais ce qui vient, je le réclame, je le crie, je le sens enfler, gronder, il se tend et s’enfonce au plus loin pour jouir à son tour, chaque spasme m’emplit d’une chaleur nouvelle, je pousse sur mon cul pour qu’il y reste, pour qu’il s’y vide entier, pour lui montrer combien j’aime, combien j’ai aimé…
Il me colle à la table et s’affale sur moi, les mains sous mes seins, caressantes, la bite dans mon cul, je me masturbe tendrement, dans une torpeur magique, en lui touchant les bourses par moments.
Nos respirations haletantes se mêlent au bruit du stylo d’Alain, qui prend toujours des notes frénétiques sur le bureau de J.
Je suis toute rouge et j’ai du mal à tenir debout. Je me sens molle. Je me sens bien. Le Docteur J. nous raccompagne à la porte.
– Voilà, n’oubliez pas surtout, vous faites ça deux ou trois fois par semaine, au début, et votre libido sera à nouveau régulée.
J’embrasse J. sur la joue.
– Merci, docteur.
Il sourit en coin.
– Tout le plaisir a été pour moi.
J. passe la tête dans la salle d’attente.
– Patient suiv…
Il fronce les sourcils.
– Oh, c’est vous… Qu’est-ce que vous faites-là ?
Alain et moi le regardons sans comprendre.
– Et bien… vous nous avez dit de le refaire deux ou trois fois par semaine…?
J. sourit.
– Je voulais dire…
Il semble se raviser, une lueur dans les yeux.
– …oh… bien sûr… Entrez !