Désobéissante – Chapitre 08
N’écoute pas aux portes.
– Manon, qu’est-ce que tu fais ???
– Chut. Maman dispute Maxence, je…
– Viens ici ! Ce n’est pas poli d’écouter aux portes, ça ne se fait pas !
– Mais ! Je me fais toujours disputer !
– File dans ta chambre immédiatement. Et ne me tire pas la langue ainsi !
Ils font l’amour.
Je suis rentrée plus tôt, ils ne m’ont pas entendue…
Les gémissements profonds résonnent en moi comme une alarme, je mets mon oreille contre la porte, je me demande ce qu’elle lui fait, ce qu’il lui fait.
Il a le droit de recevoir sa nouvelle copine ici, après-tout, mais elle est vraiment nunuche, une Bimbo des Antilles écervelée – elle s’habille fashion, ne lit que des magazines féminins et « ne veut pas s’attacher trop de peur d’aimer trop », ce qui ne veut rien dire.
Hystérique, en plus. Et trop jeune pour lui.
Des bruits de bouche… Ils doivent se lécher la pomme – ou autre part – mutuellement.
Il est discret.
Elle est bruyante, expansive, elle veut que l’immeuble entier sache comme il est bon (et il est bon).
Ça m’excite et me dégoûte à la fois… j’ai envie d’écouter, mais je ressens une certaine gêne, comme si je ne faisais plus partie de leur monde… ou plutôt de son monde à lui.
Je regarde par le trou de la serrure. Puisque j’ai commencé à être indiscrète, autant finir.
Elle est nue, penchée sur lui, ils font l’amour, s’embrassent, elle gémit trop fort, il a les yeux ouverts… il doit se demander si elle ne simule pas.
Elle a le corps élastique, musclé, de petits seins délicats, la peau café-au-lait, légèrement dorée.
Elle est belle, la salope. Pas un gramme de cellulite. Un corps sculpté pour faire l’amour.
Elle se relève, il s’assied sur le lit, elle se plante sur lui dans un geignement musical, j’ai une vue imprenable sur leurs sexes entremêlés. Il malaxe et pince les petits seins bien pleins, elle semble apprécier, ses cris redoublent, elle le chevauche de plus en plus vite.
Je mets la main sur la poignée.
Et si j’entrais ?
« Oups. Désolée. Je peux me joindre à vous ?«
Je souris.
Il m’enguirlanderait.
Mais il sait depuis longtemps qu’il peut m’avoir à lui quand il veut. Et si elle acceptait, la nunuche… ce serait intéressant… j’appuie sur la poignée, lentement… tout en continuant de les regarder… j’ai envie…
– Ourgh…
C’est sa voix à lui.
Trop tard…
Elle se libère et s’agenouille en une seconde, la bouche face au sexe dressé qui explose en jets de plaisir, striant la peau noire de zébrures blanchâtres épaisses, elle fait son show, n’essayant même pas d’avaler la semence, elle se contente de se l’étaler sur le visage, le nez, les yeux.
Il sourit en la contemplant. Les hommes… tous pareils, décidément.
Je m’éloigne de la porte.
L’expérience m’a retournée.
Ce soir, lorsqu’elle sera partie, j’entrerai dans cette chambre et ce sera moi qui le ferai jouir ainsi. Il ne me repoussera pas. Je sais comment lui plaire.