Désobeissante,  La Plume de Florean

Désobéissante – Chapitre 06

Qu’est-ce qu’on dit ?

– Dis bonjour à la dame.
– …
– Manon, dis bonjour. Ce n’est pas poli.
– Ce n’est rien, laissez-la, elle est petite encore.
– …
– Bon, on reparlera de ça. Je prendrai deux baguettes, s’il-vous-plaît.
– Voici, ça nous fait 1 euro 80. Tiens, petite demoiselle, une chouquette pour toi.
– …
– Manon, qu’est-ce qu’on dit ?

Elle a la trentaine. Les cheveux longs, blonds. Les lèvres rouges. Naturelles.
– Bonjour jeune fille.
– …
Elle me fait la bise.
– Manon, c’est ça ?
Je hoche la tête, paralysée. Incapable d’émettre un son. Je lui ai dit mon prénom hier, dans un bar à filles du Marais, où nous avons décidé de ce rendez-vous… j’avais bu…
Elle sourit en me menant vers sa chambre. La lumière est tamisée, des bougies donnent à la pièce un côté mystique… Un diffuseur d’huiles essentielles émet une lueur bleutée, des fragrances d’agrumes mêlées de lavande.
Elle m’embrasse sur les lèvres.
Déboutonne mon chemisier.
Palpe mes seins.
– On s’arrête où tu veux. On va où tu veux. Entendu ?
J’acquiesce.
– Tu es si jeune… c’est ta première fois ?
Je l’embrasse à mon tour en opinant encore.
Oui.
C’est la première fois.
Avec une femme.
Elle s’attarde longuement sur ma poitrine, la dessine, la flatte.
– Tu as de beaux seins. Fermes. Lourds. J’adore.
Je souris, l’air incertain.
Mes mains montent le long de ses hanches. Elle a la taille fine. Passent sous son T-shirt serré. Sur ses seins mous mais amples.
– Mmm.
Elle est sensible. Les aréoles se hérissent sous mes paumes, ses tétons durcissent.
– Pince-les.
Elle chuchote. Sa voix est comme le miel. Épaisse. Dorée. Sucrée. La promesse de douceur.
J’obéis. Les mamelons roulent sous mes doigts, elle m’imite, elle me presse les tétons avec fermeté. Je les lui pince avec ardeur.
– Mmm…!
Elle sourit à mes gémissements discrets, ses baisers se font plus profonds, plus langoureux.
Mes mains restent sur sa poitrine, sous le T-shirt blanc moulant presque relevé maintenant.
Les siennes…
Les siennes déboutonnent mon jean. J’ai le vertige.
Elle fait glisser ma culotte sans cesser de m’embrasser. Je ne me suis jamais sentie aussi nue.
Ses mains parcourent mes fesses, les pressent sans hâte, en expérimentent la texture bombée et ferme.
Puis elles passent… devant… les doigts sont joueurs sur la peau épilée de ma minette. Elle glisse le majeur entre les lèvres et sourit en constatant l’abondante humidité.
Elle rompt le baiser – lorsqu’il a commencé, j’avais un peu l’impression d’embrasser une éponge mouillée, ça manquait de… fermeté… mais à mesure qu’il se prolongeait… la douceur exquise… la… délicatesse… ont gommé ce sentiment.
– Viens, assieds-toi.
Elle me pousse sur le lit, j’ai le cœur qui s’emballe.
– Allonge-toi.
J’obéis encore, la respiration haute.
Elle s’agenouille entre mes cuisses, les écarte avec précaution et goûte mon intime excitation.
– Tu as envie… (elle sourit)… les hommes ne savent pas s’occuper du minou d’une femme. Ils ne pensent… (elle me donne un long coup de langue, je frissonne)… qu’à pénétrer, fouiller, le plus loin, le plus profond… le plus vite… idiots… (elle applique ses lèvres sur les miennes, j’écarte les cuisses un peu plus, j’aime) …nous aimons la lenteur, la douceur, l’anticipation… ne pas savoir quand les doigts… (son pouce glisse en moi, j’arrête de respirer, j’ai la tête qui tourne)… commenceront à danser…
Elle se tait, son visage plonge en moi, j’essaye de la regarder, mais je suis vite prise par son appétit, par sa maîtrise, je pars, incapable de différencier les sensations, nez, doigts, langue…
Ses cheveux blonds au creux de mes cuisses reflètent le scintillement évanescent des bougies et me font l’effet d’une fontaine d’or qui m’inonde, qui me baigne de frissons magiques.
– Mmh…
L’orgasme m’emporte, pur, puissant, une colonne de lumière, je ne sais plus respirer, je coule dans la bouche de ma partenaire, je tremble, je fonds sous les assauts de ses doigts…
Elle me laisse au bord de l’oubli, incapable d’ouvrir les yeux, elle se relève et monte sur le lit. Elle m’enjambe le visage sans attendre et plonge sa rose parfumée sur mon nez, sur ma bouche, elle se frotte, ondule le bassin, je lui saisis les hanches et déguste le jus inconnu, salé, qui rappelle les embruns, l’océan… si différent du sexe de l’homme, tout n’est que douceur, volupté, une grâce humide, fuyante, secrète…
Les ondulations s’amplifient, ma langue se fait plus curieuse, je la lèche du cul au con, du con au cul, sans retenue, elle s’ouvre, gémit bruyamment, demande, encore, encore…
Elle se tend bientôt et se fige, écrase mon visage, m’inonde de ses heureux liquides, mes doigts sont plantés au fond de moi, je ne sais quand je les y ai mis…
Elle frissonne longuement, je la bois en longue gorgées salées, salive et cyprine, une fontaine de délice coule dans ma gorge, les vertiges ne veulent pas cesser, il semble que je ne pourrai plus jamais me passer du goût d’une femme.
– Ouh… ça… c’était bon…
J’acquiesce alors qu’elle s’allonge à mes côtés, nue, je ne sais comment.
Une phrase résonne dans ma tête.
(« Qu’est-ce qu’on dit ? »)
Je souris et chuchote:
– Merci… madame…
Elle rit et m’embrasse, une main sur mes seins.
– Merci à toi… tu te débrouilles très bien.
Je glisse ma main sur son minou, aux poils épars, doux et dorés comme le duvet d’un poussin.
Elle s’ouvre et aspire mes doigts.
Elle me sourit, l’envie dans les yeux.
– Autre avantage de notre partage féminin… je ne suis jamais rassasiée…
Je l’embrasse en chuchotant:
– Moi non plus…

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