Quatre pattes seulement
De Florean pour DJoy
J’entre dans l’appartement avec ma clé.
Elle m’a prévenu, ce matin, que je devais entrer sans frapper du bout des ongles sur le vernis bordeaux de la porte, qu’elle préparait quelque-chose de spécial.
J’ai été plus ou moins en érection toute la matinée, dès que je pensais à ce qui m’attendrait chez elle.
Qu’est-ce qu’elle avait encore inventé pour me rendre fou ?
Je ferme la porte d’entrée.
Elle n’est pas dans le minuscule patio.
J’enlève mes chaussures, mon manteau, je passe me laver les mains dans la salle-de-bains, m’attendant à moitié à la voir nue, ici, derrière la porte, prête pour la douche, mais non.
Je me sèche les mains, le rire au coeur. Je suis prêt à entrer dans la chambre, découvrir ma surprise.
Je tourne la poignée et ouvre la porte lentement.
***
Les rideaux sont tirés mais il fait jour au dehors. Elle est sur le lit, à quatre pattes, de profil.
Elle a…
…un bandeau sur les yeux, qui enserre ses cheveux blonds attachés en une tresse sage…
…des bas résille noirs, tenus par un porte-jarretelles assorti…
…un string, noir aussi…
…un soutien-gorge pigeonnant qui a du mal à contenir ses seins rondelets.
Et elle sourit, timide, fière de sa surprise mais inquiète de ce que je vais en penser. Ses lèvres sont couvertes d’un rouge profond, c’est rare.
Je souris.
– Bonjour, little love…
J’ai murmuré. Elle ne dit rien, elle a juste ce sourire de contentement, elle tremble un peu d’anticipation.
Je remarque alors l’inscription qui m’avait échappée dans la pénombre, une ligne noire et fluide tracée dans le creux de son dos, comme un tatouage coquin.
Je passe derrière elle sans la toucher et lis tout haut.
– « Quatre pattes seulement ». Tu es sûre ?
J’obtiens un soupir impatient pour seule réponse.
Je souris en secouant la tête.
J’ôte mes chaussettes et j’ouvre mon pantalon.
Il y a quelque-chose de… comment dire… d’infiniment excitant… dans cette promesse de soumission aveugle, totale… Elle n’a pas de tabou, elle aime que je lui fasse l’amour partout et si elle a choisi le quatre pattes, ce n’est pas pour que je fasse uniquement dans la dentelle…
…mais il y a aussi quelque-chose d’infiniment intimidant… il faut que je ne sois pas égoïste, que je surprenne, que je donne à ma belle autant de plaisir que j’en prends…
Je caresse son dos du bout des doigts. Ses fesses. Je sors mon phone et la prends en photo. Elle le sait, elle se cambre, se fait chatte, je la veux lionne… J’écarte le string et passe un doigt léger dans le sillon gras d’humidité accumulée… ainsi donc elle a envie… elle se cabre, gémit déjà…
Pas trop vite…
Elle fait ça pour assouvir son fantasme… pas de raison pour que je n’assouvisse pas les miens…
Je passe devant elle et baisse mon boxer. Elle attend, incertaine. J’approche doucement mon sexe dressé de son visage. J’en passe le bout soyeux sur son nez, sur ses joues, ses lèvres. Elle sourit, sort la langue, mais le gland s’échappe vers le bandeau serré, caresse son front, puis redescend, nez, lèvres, menton…
…lèvres encore…
…langue…
Elle me gobe.
Je pousse sur mes reins.
Elle m’avale loin, ouvre la gorge, hoquète et salive.
Je peux la regarder sans qu’elle le sache, guider ma queue comme je le veux, elle reste immobile, à quatre pattes, mon jouet de plaisir, soumise, initiatrice, maîtresse de mon envie…
Je joue dans sa bouche, elle s’amuse à me satisfaire, je ne sais si elle ouvre les yeux sous le bandeau, si elle essaye de voir… si elle imagine que je suis un autre homme qui l’honore ainsi, pour rendre le moment plus épicé…
Elle ne se lasse pas de me gober, de me lécher, de m’engloutir, je pourrais rester là éternellement, elle attendrait que j’en finisse, que je l’asperge de mon plaisir, elle me boirait, me frotterait sur son nez et sur ses lèvres, accueillerait les jets gras avec une abnégation teintée de frustration.
Une lame soudaine me vrille les reins, les bourses, je vais venir si je continue de me servir ainsi…
Je souris et me retire, haletant.
Je m’agenouille et l’embrasse sur la bouche, elle est attentive, fière, heureuse de sa trouvaille, de son cadeau.
– Allonge-toi.
Je la pousse doucement, mais elle secoue la tête et résiste. Elle se cambre sans dire un mot. Mes yeux tombent sur le « quatre pattes seulement » écrit sur son dos.
Elle y tient donc…
– Oh… mademoiselle est joueuse… Ça pourrait me donner des idées, tu sais… Si tu t’offres ainsi… Tu sais ce que j’aime…
Elle rit silencieusement.
Je prends ça pour une invitation. La pression monte d’un cran dans mon bas-ventre.
Mes doigts tracent la ligne de ses épaules, descendent au creux de ses omoplates, le long de la colonne, remontent la courbure des fesses blanches, y plongent…
Je la contourne et passe derrière elle. Je descends le string et le laisse tendu, trempé et taché, entre ses cuisses couvertes de résille noire, j’aime cette vision de petite culotte juste baissée à la va-vite entre les jambes, pour consommation immédiate. je trouve ça éminemment érotique.
Ses lèvres intimes sont rasées de frais, une larme transparente enduit la fente rosée, le bouton charnu endormi en leur creux. Je me penche et le tâte de la langue, que je remonte lentement jusqu’au périnée, je me gorge de son envie, j’explore lentement le sillon, je le façonne, lui fait l’amour des lèvres, le parcours, elle gémit et se cambre encore, ma langue joue entre anus et vagin, elle soupire d’aise et s’ouvre à mes caresses, devant et derrière…
Je me redresse et frotte mon sexe contre le sien, gland contre bouton, la fente s’ouvre et se contracte, elle m’attend, elle m’appelle… Je reste là, au bord du gouffre délicieux, mon petit amour en dentelle et résille se cabre, elle pousse en arrière, impatiente, je la laisse m’engloutir, je regarde le vagin m’enserrer, sans honte ni timidité, elle ne me voit faire le voyeur, elle est juste dans les sensations, elle les réclame, les prend d’autorité, j’aime ça.
Je me glisse dans l’espace brûlant jusqu’à la garde, ma queue bute dans ses tréfonds, enfle, s’ébroue, je lui saisis les hanches, juste à la courbure délicate des fesses offertes, et j’entame un va-et-vient ravageur, affamé. Elle crie et gémit encore, à quatre pattes toujours, la tête tordue contre le mur, le corps vibrant. Le plaisir est dans mon ventre et dans mes bras, il me monte à la tête, me donne le vertige, je lui fais l’amour les yeux grands ouverts, je ne pers pas une miette de sa beauté outragée, mon sexe tendu qui la lutine, plus gonflé que jamais pas l’excitation pure, couvert de sa mouille luisante, la peau délicate de ses fesses qui rougit sous la pression de mes doigts, sous le message « quatre pattes seulement » qui me nargue comme un tatouage coquin, son dos taché de roux qui se couvre de sueur à mesure que je la câline, ses seins, dessous, qui débordent du soutif léger, les mamelons clairs, les tétons dressés, le string, toujours tendu entre les cuisses, sous les jarretelles affriolantes, le bandeau qui cache ses yeux, qui me désinhibe, qui me donne la liberté de lui faire l’amour sans prendre conscience de moi dans son regard moqueur, dans ses yeux doux… Elle gémit, elle en redemande, je me tends au fond d’elle, je ralentis pour ne pas venir encore, pas maintenant…
Je pose un pouce entre ses fesses et presse délicatement la pastille souple et plissée, elle ondule les hanches et mon pouce disparaît dans l’espace étroit. Mon autre main passe entre les cuisses et vient caresser le bouton généreux, elle s’empale sur moi, donne son rythme, gémit et couine, mon pouce la fait crier, mon majeur l’électrise.
Je ne vais pas tenir longtemps… Je la presse, accélère, je soupire et geins, je la laisse venir, elle se tend d’un coup, ses fesses contre mon ventre, mon pouce tordu dans ses tréfonds, elle tremble et s’appuie plus fort contre le mur, épuisée, repue. Je chuchote:
– Quatre pattes seulement, hein ? Tu sais ce que j’aime, lorsque tu me présente ces belles petites fesses…
Elle hoche la tête en souriant.
– Mmm mmm…
Je me retire lentement, d’abord la queue, puis le pouce. J’écarte les lobes de ses fesses et pénètre sans hâte l’espace étriqué, par à-coups lents, elle me guide, un sourire aux lèvres, la bouche grande ouverte, la respiration haute, le cul cambré à l’extrême.
Je mate.
C’est ce qu’elle voulait, elle aime, et elle aime que j’aime.
J’admire le tableau, le léger pli rose de l’anus distendu autour de mon sexe, la chair de poule qui hérisse soudain les fesses dorées, le corps fin qui tremble sous les assauts tendre de la sodomie, ce cadeau qu’elle m’offre, ce cadeau que je lui offre.
Je ne peux plus tenir.
Je m’enfonce jusqu’à la garde d’un coup sec et imprime un mouvement rapide, ses gémissements dans les oreilles, je pistonne et ramone, je me me sers encore, ses hanches au creux de mes mains, les genoux irrités par les draps froissés, je me fais dominateur, c’est ma soumise, je la prends ainsi car tel est mon bon plaisir, un macho amoureux, un tendre pornographe, alors que mes reins hurlent l’envie qui m’étreint, je laisse le plaisir monter, à l’unisson de ses couinements discrets, puis je m’arrête, le gland au bord de son oeillet rougi, avant de venir, enfin…
…je déguste chaque giclée, chaque spasme libérateur, je me laisse aller, en essayant de contrôler le bonheur qui s’échappe, je me retire et me masturbe sur les lobes rebondis, les aspergeant de trainées délicieuses qui viennent vriller le tatouage d’un jour « quatre pattes seulement ». Je souris et m’affale sur elle, elle résiste encore un instant et cède enfin, le bandeau sur les yeux, un sourire satisfait aux lèvres.
Je l’embrasse et la serre contre moi.
Déjà, je sens que l’excitation revient, qu’elle n’est pas éteinte.
Je souris.
Elle va encore passer un long moment à quatre pattes… puisque c’est ce qu’elle veut !