365,  La Plume de Florean

365 – Chapitre 08

9 janvier – C’est beau, une pipe, la nuit.


Le mec me regarde, un peu halluciné, tandis que j’ouvre sa braguette.
Je ne le connais pas, jamais vu dans le quartier. La nuit tombe. La neige me gèle les genoux, mon pantalon est trempé. J’espère qu’il viendra vite.


Je ne sais pas ce que j’avais, ce matin, l’expérience d’hier m’a secouée, je ne voulais pas risquer de me retrouver avec quelqu’un dans un lieu protégé, appartement ou maison, et risquer d’avoir trop envie d’aller plus loin.
Avec Léo, l’ami de papa, je m’étais mise en danger, l’autre jour.
Et hier, chez Elsa… aussi.
Pas un danger réel, physique, mais un danger moral, celui de donner ma première fois à un homme qui n’est pas pour moi.
Me donner sur une impulsion.
Me donner par simple envie.
Je mérite mieux.
Après tout ce par quoi je suis passée cette semaine, je mérite mieux !
Je me suis donc emmitouflée et suis sortie sous la neige qui tombe encore depuis ce matin, moins dru qu’hier, mais sans discontinuer. J’ai dit que j’allais réviser mes cours chez une copine. Les parents ont gobé. Maintenant, c’est moi, qui vais gober.
Ce type est arrivé. Jeune. Lunettes. L’air doux.
J’ai ouvert ma doudoune et lui ai montré mes seins.
– Je viens de perdre un pari.
Il a ouvert grand les yeux et c’est arrêté net, en regardant partout autour de nous, comme pour voir s’il n’y avait pas de caméras de télé qui voulaient le piéger.
– Comment ça ?
– Peu importe.
J’ai refermé ma doudoune.
– Je dois sucer un homme avant minuit. Ça peut être vous, si vous voulez.
Il a encore regardé autour de nous, méfiant.
– Où est le piège ?
J’ai souri, sans avoir besoin de feindre mes frissons – il gèle aujourd’hui.
– Pas de piège. Emmenez-moi où vous voulez, et vous aurez ma bouche.
Il a froncé les sourcils.
– Je suis marié. Je ne peux pas vous emmener chez moi.
– Je ne serais pas venue chez vous, de toute façon.
Il a hoché la tête lentement.
Mignon, vraiment.
– Ok, venez.
Il m’a emmenée dans une rue sombre et déserte, une tache d’ombre entre deux lampadaires, dans un bosquet d’arbre.
Il s’est adossé à un des platanes.
Je me suis agenouillée.


Son sexe est tout mou, tout froid entre mes mains.
Je le prends dans ma bouche sans hésiter, il a un goût prononcé, épicé, je le happe complètement, sans fausse pudeur, j’aspire la mollesse, je la flatte de la langue, l’homme me caresse les cheveux, il regarde autour de nous, il a sans doute peur que l’on nous surprenne – j’en suis terrifiée !
La queue durcit lentement, mon ventre réagit, mon envie est là, à nouveau, j’aime la sensation du dragon qui s’éveille, l’impression de puissance qu’elle me confère, je serre les cuisses en ouvrant ma gorge, et le lèche jusqu’aux bourses – très poilues.
La bite grandit encore, j’écarte la mâchoire, remonte, respire fort en lapant le gland très doux, dessous, comme j’ai appris ces derniers jours, sans me presser.
Je le regarde par en-dessous, un air coquin dans les yeux. Je le lèche de bas en haut et demande :
– Vous aimez ?
Il hoche la tête.
– Plus que ça.
Je ris et le branle sur ma langue.
Il est dur, excité, je sais y faire, je pense.
Sa queue est longue, nerveuse, je ne peux pas l’avaler entièrement, mais j’essaye.
Je dois lui donner du plaisir.
C’est ma vengeance sur Clément et Sandrine. Quoiqu’ils fassent ensemble, ils ne s’éclateront pas autant que moi cette année.
– Mmm.
Le mec m’appuie sur la tête pour que j’aille plus loin, je ne peux pas, j’étouffe !
Il se la joue dominateur.
Je hoquète, paniquée, il m’enfonce toujours.
Et me relâche.
Je le crache presque, dans un haut-le-cœur.
Mais je le masturbe toujours. Il aime. Il faut qu’il sache que moi aussi.
Je n’ai plus froid.
Je le reprends en bouche en le branlant plus vite.
Il m’accompagne en donnant des coups de reins, ses mains dans mes cheveux. Il va trop loin, je ne respire plus. Sa sauvagerie accentue mon excitation, mon envie de le faire venir, je le mords doucement, il me gifle pour que je le lâche, c’est un jeu, pour lui.
Je ris et le gobe encore la langue pressée sous le gland, lovée, elle épouse les circonvolutions enflées, les douces boursouflures.
– Quelqu’un approche.
Je le garde dans ma gorge, cœur battant, j’essaye d’entendre les pas étouffés par la neige. Il a raison.
– Doucement…
Je le lape en silence.
Les pas dans la neige se font plus sonores.
J’ouvre grand les yeux.
Est-ce qu’on peut nous voir.
Il me caresse les cheveux. Je l’aspire délicatement.
Les pas s’éloignent, puis disparaissent.
– Remontrez-moi vos seins.
Je me recule autant que possible en le gardant entre mes lèvres et j’écarte les pans de ma doudoune sans hésiter. Plus vite il viendra…
– Laissez-moi faire.
Il saisit sa queue et se masturbe au-dessus de moi.
Je suis fascinée.
Et un peu gauche.
Je me sens ridicule.
Et je caille un peu…
Je me touche les seins, je les caresse, j’en pince les tétons dressés et durcis par le froid. Il semble apprécier le spectacle. Je tire la langue, il applique sa bite dessus sans cesser de s’astiquer rapidement.
– Vos seins !
Je me cambre et lui présente mes deux petites pommes dures aux pointes noires. Le sperme jaillit sur moi, des jets chauds me vrillent et gèlent immédiatement sur ma peau avant d’avoir le temps de couler, j’ouvre la bouche en espérant qu’il s’y déverse, mais il se baisse et essuie sa queue entre mes seins souillés en souriant.
Il se penche et m’embrasse sur la bouche tout en remontant déjà sa braguette.
– Si vous perdez à nouveau un pari…
Il tire une carte de sa veste.
Son nom et son numéro de téléphone professionnel y sont inscrits.
Je souris en me relevant, les jambes tremblantes.
Le froid, certainement.
Mais pas seulement.
Il m’embrasse encore et s’éloigne sans un mot de plus.
Je regagne la rue principale, le cœur battant.
La semence est froide contre ma peau, j’ai refermé la doudoune mais sans la coller à mon corps, je ne veux pas la tâcher.
Je souris, un reste de peur dans le ventre.
Qu’est-ce-que j’ai encore fait ?
Je suis folle.
Je ris en silence en arrivant chez moi. Il va falloir que j’invente une excuse pour revenir si tôt. Je pousse la porte, fière de moi. Ça a été facile, ce soir.
Et agréable.
Je soupire.
Un de plus.
Plus que 356.

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