Rivales – Chapitre 02
Jeux de mains
– Ma première fois ?
Je temporise, pour peser ma réponse. Qu’est-ce que je peux bien lui avouer ?
Christine et moi sommes allongés dans son lit à baldaquin, chez ses parents.
Nous nous tenons par la main, sagement. Nous nous sommes tellement embrassés que j’ai les lèvres irritées. Je souris. J’ai une érection, bien dissimulée dans mon jean – on est resté habillés, très sages, au cas où ses parents entreraient à l’improviste dans la chambre. Elle m’a invité à manger chez elle, c’était la première fois, je n’étais pas super à-l’aise mais, globalement, le repas s’est bien passé, j’ai dû faire bonne impression. La porte est fermée, bien sûr, mais pas à clé.
Je me tourne vers elle. Elle a le visage rond et souriant, une bouche rose aux lèvres charnues, des yeux noisette brillants, elle a posé ses lunettes sur la table de chevet. Ses cheveux bruns courts sont légèrement bouclés. Ses seins… deux lobes fermes et bien plus gros que ceux de Becky. Je ne les ai encore jamais vus, mais je les ai tâtés avec avidité cet après’m à travers son chemisier léger et opaque qu’elle porte sur un short serré en tissu noir qui dessine son cul rondelet d’une manière très émoustillante et avec des collants sombres qui accentuent les courbes appétissantes de ses cuisses. J’ai envie d’elle. Elle attend que je lui réponde. Je décide d’être honnête.
– C’était il y a pas longtemps, fin juin. Un peu par hasard. Et toi ?
Elle minaude.
– J’ai failli, avec un mec de la classe l’année dernière. Arnaud. Mais on ne l’a pas fait.
Je hoche la tête.
– Alors tu l’as jamais fait ?
Elle m’embrasse chaudement. Sa langue cherche la mienne. Elle aime les baisers langoureux et baveux. Moi aussi.
– Non. Et toi, c’était avec qui ?
Le ton est faussement léger. Je n’ai pas envie de mentir.
– Rebecca. Ma coloc.
Christine se tend. J’ajoute précipitamment :
– C’était par hasard, hein, plus pour essayer qu’autre chose. On n’est pas du tout ensemble. Elle… elle a voulu, et comme j’avais jamais fait… voilà, quoi. Elle est avec un mec, tu n’as pas à t’inquiéter.
Les yeux noisette scrutent les miens. J’essaye de projeter le plus de sincérité possible, et de ne pas penser à la fellation que Becky m’a donné la veille encore. Ni à ce que j’ai vu à travers le trou de sa serrure dans la soirée.
– Vous avez recommencé ? Je veux dire… après la première fois ?
Je sais que je devrais mentir.
– Un peu, oui. J’étais seul, alors…
Je hausse les épaules comme si ça expliquait tout.
– Mais tu vis avec elle !
Une lame froide me parcours le corps.
– Oui, mais on est juste amis. Ça fait des mois qu’on a pas… je veux dire, c’est fini, maintenant, elle a son copain et tout, et on est jamais vraiment sorti ensemble, je te dis, c’était… c’est juste mon amie.
Christine se décontracte. Elle me prend dans ses bras.
– Je ne suis pas prête encore.
Je hausse les épaules. Finalement, il faut bien que je mente un peu.
– Je ne suis pas pressé. Je suis heureux d’être avec toi. Si on le fait, on le fera quand tu voudras.
Elle m’offre un baiser langoureux. Sa bouche est plus grande que celle de Becky, sa langue plus présente, ça me fait des éclairs partout dans le ventre. Nous brisons l’étreinte, j’ai le souffle coupé, j’ai trop envie d’elle. Mes mains courent sur ses seins, mes doigts glissent entre les boutons de son chemisier, trouvent la peau douce et ferme de sa poitrine ronde. Elle sourit.
– Tu peux mettre toute la main, tu sais.
Ses doigts descendent vers mon ventre, très lentement. Je n’ose plus respirer. Je glisse ma main plus avant sur son soutif. Des tétons mollement dressés m’accueillent, j’ai envie de hurler, ils sont énormes !
Elle pose sa paume sur mon nombril, ses doigts se faufilent sous mon pantalon, elle touche mon érection terrible du bout des ongles, entre l’index et le majeur, je gémis faiblement, accablé de désir frustré, j’ai l’impression de marcher sur un fil au dessus du vide, c’est délicieux et terrifiant à la fois, je ne sais pas où elle va, où elle veut aller… mais j’y vais avec elle.
J’empaume ses seins avec plus de ferveur, moins de timidité, elle m’embrasse, ses doigts écrasent le dessous de ma queue enserrée entre boxer et futal, je lui rends le baiser, sans oser espérer davantage.
Elle me sourit encore, timide et chuchote :
– C’est doux.
Je ne fais que hocher la tête en murmurant :
– Tu es douce aussi.
Je parle de sa main. Je parle de ses seins. Je voudrais lui dire : « Ils sont si gros, montre-les-moi ! » mais je ne peux pas, je ne veux pas la faire fuir. Mon ventre me torture.
Elle glisse sa paume sous ma ceinture.
– Et long.
Je ris silencieusement. Elle aussi.
– Viens.
Elle ôte sa main et s’allonge sur moi.
Nous nous embrassons longtemps en simulant l’amour.
Ça ne fait rien pour me soulager, mais l’amour que je ressens pour elle m’aide à supporter la frustration XXL qui pousse contre mon jean…
Becky passe la tête par la porte de ma chambre.
– C’était bien ?
Je suis devant mon ordi. Incapable de me concentrer.
– Mmm. Oui.
Elle entre. Elle porte un minishort rose et un top vert-pomme, qui dessine agréablement sa poitrine. Je me demande si elle est sortie comme ça, il pèle dehors en ce moment. J’essaye de ne pas la regarder. Il y a trop de sourires dans sa voix.
– J’ai vu Christine à la superette avec sa mère à l’instant. Elle avait l’air sur un petit nuage…
Je lève le nez de mon ordi malgré moi.
– Ah ?
– Mmm mmm. Ai-je déjà perdu mon pari ?
J’ai presque envie de lui mentir.
– Non.
Elle sourit encore en dénouant sa chemise.
– Oh… alors… tu dois avoir besoin…
Les pointes épaisses en cul de citron de ses petits seins me fixent, tentatrices.
-… de te soulager…
Elle fait glisser son minishort le long de ses cuisses. Elle ne porte rien dessous.
– Rebecca…
Elle approche, fait tourner le siège de bureau et s’agenouille devant moi, les cuisses serrées.
– … ça tombe bien, j’ai très envie d’une belle queue aussi…
Elle joint le geste à la parole, libère mon sexe douloureux de mon jean et le masturbe très lentement.
– … c’est ça, laisse faire ta petite Becky… ça fait du bien, hein ?
Je ne peux pas lutter. J’ai trop eu envie de Christine cet après-midi. Je hoche la tête. Elle humecte le gland de salive grasse.
– … mmm mais cette fois…
Elle se relève, m’enjambe et s’empale lentement sur ma queue. Je me mords les lèvres, coupable et heureux à la fois.
-… tu ne me voleras pas mon plaisir… hin…
Becky danse sur moi, les yeux fermés, elle va et vient, son corps élastique se tend, se contracte, rebondit contre mon sexe, elle est trempée de plaisir, je me noie au fond d’elle sans la perdre du regard, ma rouquine coquine, je suis fasciné par la manière dont son abricot s’ouvre autour de moi, par la place immense que ce petit bout de gamine offre à mon désir dressé et par l’énergie qu’elle met à se satisfaire de mes maigres compétences…
– Mmmm
Elle a remonté ses deux bras derrière sa tête et ondule du bassin, la pointe des pieds au sol, je l’accompagne, bécote ses petits seins, son menton, ses lèvres, son cou, elle sourit et accélère la cadence, se colle à mon pubis et cherche sa jouissance, sauvage.
– Oh…
Elle jette ses bras autour de mon cou, serre les cuisses et me plante plus loin en elle encore, elle tremble de tout son corps, ses petits citrons écrasés contre mon T-shirt, je me maudis de ne pas l’avoir ôté, elle se calme, me mord le cou, me griffe le dos à-travers le tissu, elle a les ongles longs, je les sens s’imprimer dans ma chair.
Elle saisit mon visage et m’embrasse fougueusement, en reprenant sa danse effrénée sur ma queue, me serre contre elle, j’empaume ses seins, les presse, je ne pense plus à rien qu’à ce plaisir transcendant qui me vrille les boyaux, je ne vais plus pouvoir tenir bien longtemps à ce rythme…
– Oh… viens viens viens…
Je ferme les yeux à mon tour. Le visage de Christine flotte devant moi. Sa poitrine ample. La douceur de ses baisers. Ses doigts sous mon jean. C’est elle que je baise, c’est sa minette qui s’ouvre sous mes coups de boutoir, ce sont ses bras qui m’enserrent, ce sont ses cheveux bruns que je sens contre mes joues.
La délivrance arrive, formidable, totale, j’explose littéralement au plus profond de Becky, qui accompagne ma jouissance avec de longs coups de reins affamés, chaque saccade me coupe le souffle, me fait perdre pied, j’ai la tête qui tourne, le ventre douloureux, les couilles en compote, je me déverse dans mon amie, mon amante, je l’asperge de mes jets brûlants, urgents, elle me guide, me vide, me câline, sans desserrer ses bras, sans relâcher son étreinte.
Et tout du long, je ne pense qu’à la petite bouille rondelette de Christine, ses grands yeux, son air doux, son corps désirable…
La culpabilité sera là. Certainement. Je ne lui avouerai sans doute pas mon écart – surtout après la conversation de l’après-midi.
Mais mon cœur est resté tourné vers elle, et uniquement vers elle.
C’est l’essentiel.