La Pension de Mary – Chapitre 03
C’est pour la maison
La beauté est une source de joie inépuisable pour qui sait la découvrir.
Alexis Carrel, L’Homme cet inconnu
J’entre dans la chambre silencieusement.
Il est presque deux heures du matin.
J’avance lentement. Je suis nue dans le clair de lune qui éclaire faiblement la pièce.
Je m’assieds au bord du lit. Je tire le drap le plus légèrement possible.
Elle est mignonne, dans son T-shirt en coton. Mes mains se posent doucement sur ses seins. La sensation est belle, ferme, vivante. Ça m’émoustille.
Je pose un baiser sur ses lèvres.
Un second.
Elle se réveille.
– Mmm ?
Je l’embrasse encore.
Elle passe ses bras autour de moi, m’attire à elle, la nuit désinhibe, elle n’était pas aussi prête tout à l’heure.
Je m’allonge entre ses cuisses écartées et me perds dans le baiser.
Elle est arrivée ce matin, avec ses parents, une adolescente rebelle, à peine plus petite que moi, un petit haut noir, des cheveux bruns épais qui lui descendaient sur les épaules, des yeux bruns soulignés de noir, une jolie bouche.
De belles fesses rebondies dans un jean serré. Et la promesse de seins bien pleins et libres dans le décolleté lâche.
Le père, court sur pattes, trapu. La mère, les yeux dans les étoiles, le regard perdu, ravie d’être à la mer pour le week-end. Une romantique aveugle.
Je connais ce genre de familles, de celles qui traînent leur ado partout, sans que celui-ci, ou celle-ci en l’occurrence, n’ait son mot à dire sur la question. Pourquoi venir se perdre au milieu de rien quand on peut rester à la ville avec les copains et copines ?
Je les ai accueillis, sourire charmeur, l’homme m’a détaillée, j’ai demandé leurs cartes d’identité – je ne le fais pas toujours mais j’avais mes raisons – et fus ravie de constater que l’ado ne l’était pas tant que ça… J’ai toujours aimé les brunes.
– Si vous préférez, je peux vous mettre dans deux chambres séparées, comme ça la demoiselle aura un peu d’intimité ?
Le père a froncé les sourcils.
– Combien ça nous coûterait en plus ?
Direct. Honnête. Limite malpoli.
– Rien du tout. C’est pour la maison. Nous avons une chambre de bonne précisément pour ce genre de cas.
Le visage de la grande ado s’est éclairé. Celui des époux aussi. Ils pourraient fricoter si leur fille ne passait pas la nuit avec eux. Le père n’est pas chaud. La mère, si.
L’affaire était conclue.
J’ai montré aux parents le chemin de leur chambre puis ai accompagné la jeunette jusqu’à la sienne. Enfin… jeunette… elle n’était pas beaucoup plus jeune que moi.
– Voilà. Voudrez-vous un massage ?
Elle a souri.
– Un massage ? Il faut que je demande à mes parents, ce sont eux qui payent.
J’ai posé ma main sur son bras, et l’ai laissée un peu plus que nécessaire pour un geste qui se voulait seulement rassurant.
– Inutile de les inquiéter davantage, c’est pour la maison.
Elle a hoché la tête avec enthousiasme.
– Oh bah merci beaucoup, je veux bien alors.
J’ai retiré ma main, caressante. Elle l’a remarqué.
– Très bien. Disons… 17h30 ?
Elle a accepté, l’air pensif.
– Ici ?
– Ici même, ce sera très bien, nous serons au calme.
Elle a froncé les sourcils.
– Nous parlons bien d’un massage ?
J’ai souri et répondu d’un ton léger.
– Bien sûr, quoi d’autre ?
J’ai ouvert les rideaux en grand et entrouvert la fenêtre avant de sortir.
En refermant la porte, je l’ai imaginée s’asseoir sur son lit, des questions plein la tête.
Je suis arrivée quelques minutes en avance. J’ai frappé à la porte, avec une envie folle de ne pas attendre la réponse et d’entrer, de la surprendre, de la déstabiliser. Mais non, bien sûr, il fallait procéder lentement.
– Entrez.
J’ai arrangé mes boucles blondes et ai ouvert la porte, un sourire affable aux lèvres. Affable et coquin.
Elle lisait sur le lit, elle avait passé une robe légère qui dévoilait ses cuisses épilées. Ses pieds étaient nus.
Mon sourire s’est accentué. Mignonne, décidément. J’ai fermé la porte à clé derrière-moi.
– C’est l’heure du massage, jeune demoiselle !
Elle a souri, ravie.
– Merci. Dois-je me déshabiller ?
Mon cœur a manqué un battement. Elle me livrait sa nudité sur un plateau d’argent, je n’avais même pas à insister pour la voir se dénuder.
– Oui, s’il-vous-plaît. Je ne voudrais pas verser des gouttes d’huiles essentielles sur vos vêtements.
Elle a déboutonné sa robe. Elle ne portait pas de soutien-gorge dessous. Ses seins étaient petits et rondelets, ils pointaient vers moi, arrogants.
– Jolie.
J’ai parlé tout haut. Le rouge m’est monté aux joues immédiatement. Elle n’a pas semblé s’en rendre compte.
– Merci. Je garde la culotte ?
J’ai hésité, la bouche sèche.
– Comme vous préférez.
Elle a haussé les épaules.
– Ce serait idiot de la tacher.
La culotte a glissé au sol.
J’ai sorti mes huiles en contemplant son corps gracile, sa peau mate, le galbe de ses fesses, la finesse de sa taille.
Elle s’est allongée sur le ventre. J’ai commencé à la masser.
Lorsque je lui ai posé les premiers baisers sur le haut du dos, elle a souri.
Elle gémit faiblement lorsque mes doigts trouvent sa touffe noire. Nous nous embrassons toujours dans la nuit, sa langue est vorace, féroce, elle clame toute son énergie, toute sa vigueur, toute sa jeunesse. Mes doigts trouvent le bouton doux, le creux humide, elle empoigne mes seins nus, me presse d’aller plus avant, l’obscurité nous protège, elle sait qu’elle peut tout attendre de moi, tout me demander.
J’humecte mon majeur dans la fente avide puis l’appuie sans honte sur le bourgeon épais. Elle ouvre les cuisses, happée par le plaisir, sa langue contre la mienne se fait pressante, elle était encore si timorée cet après-midi…
Ses mains sur mes mamelons font des merveilles, je lutte pour ne pas perdre pied, pour contrôler la situation mais il est si tard que je ne peux m’empêcher de partir un peu dans le coton voluptueux qui nous étreint toutes les deux.
Son T-shirt est relevé, son corps sous moi est ferme, musclé, réactif. C’est ce que j’ai aimé en la massant, le plaisir sauvage de son dos sous mes doigts, la manière dont ses fesses rebondissaient à mes passages répétés, ses tétons noirs qui dardaient sous mes paumes et ce baiser unique mais profond avec la promesse de nous revoir cette nuit.
Elle se tend, rejette la tête en arrière, j’embrasse son cou, mes lèvres descendent le long de son corps, elle ondule le bassin pour me faire comprendre qu’elle aime, que c’est là qu’elle me veut, je m’arrête un instant sur ses seins dressés qui emplissent vite ma bouche, j’aspire ses tétons épais, les fais rouler sous ma langue, elle se cabre, mes doigts glissent en elle, je souris, elle est douce, je continue ma descente lascive, je goûte ce qui se présente à ma langue, la fissure de son nombril, la forêt de ses poils noirs et drus, son bouton gonflé, son vagin parfumé.
– Oh…
Le gémissement unique me ravit, je plonge le visage entier dans sa moiteur féminine, le nez, la bouche, la langue, le menton, je la câline et la caresse, mes mains remontées sur ses seins fermes, elle se cabre, s’ouvre pour me demander d’aller plus loin, elle ondule le bassin pour que j’aille plus vite, plus profond, son souffle devient plus erratique, plus cadencé, je sens son ventre palpiter, sa chair darder sous mes lèvres gourmandes, je serre les cuisses pour répondre au plaisir qui appelle, polisson.
Soudain, l’adolescente saisit ma tête et se tend, tremblante, en couinant silencieusement, je cherche le plus profond d’elle avec ma langue et accueille les vagues salées avec délectation.
– Ah…a….a…
Elle vibre contre mon visage, cambrée à l’extrême, je presse ses mamelons sans ménagement, elle gémit son abandon des sanglots dans la voix.
Elle se détend enfin, encore toute frémissante, je remonte lentement, elle m’embrasse longtemps en me regardant dans la pénombre, les yeux brillants.
Je quitte bientôt la pièce. J’ai donné du plaisir. Je veux prendre le mien.
J’entre dans la chambre des parents, sans bruit.
Ils dorment tous les deux, elle sur le côté, lui, sur le dos.
Je souris. Je suis nue, déjà.