La Plume de Florean,  Le Préparateur,  Préparateurs

Le Préparateur – Chapitre 02

Lilia

Mon père ne sait jamais quoi dire, lorsque je lui rends visite. Comme s’il avait encore honte du divorce. Je n’ai jamais vraiment su ce qui s’était passé, mais, de ce que j’ai compris, l’appétit sexuel de maman y a été pour beaucoup.
Ma sœoeur aînée, Lilia, est là aussi. Ses longs cheveux bruns trempent presque dans son assiette.
Mon père me sert de la sauce dans le petit cratère que j’ai creusé au milieu de ma purée. Il aime que je joue toujours au gamin. Il refuse de me voir grandir.
– Ta mère m’a dit qu’elle t’avait trouvé un petit job pour son cabinet ?
Je lève le nez de mon assiette, totalement pris de cours.
Que lui a-t-elle raconté ?
Lilia me dévisage en souriant.
– Mm.
Mon père se renfrogne.
– Et tu fais quoi ? De la paperasse ?
Je respire plus librement.
– Quelque chose comme ça, oui.
Il grogne.
– Tu peux l’envoyer bouler, tu sais, elle te passait tous tes caprices quand t’étais petit. Tout pour te faire plaisir, toujours.
Je hoche la tête sans répondre, gêné par le sourire de Lilia, qui s’est élargi.
Mon père ne sait peut-être pas combien il est proche de la vérité, mais ma frangine a l’air de le savoir.

***

– C’est quoi, ton job avec maman ?
Lilia joue à faire des ricochets dans l’étang.  Nous sommes venus à vélo après le repas – mon père fait la sieste lorsqu’il fait chaud comme aujourd’hui.
Je souris malgré moi. Comme si j’allais lui répondre !
– Rien de bien passionnant. Mais ça me fait un peu de thunes.
Elle ramasse un caillou plat, les bords de l’étang en regorgent.
Elle me dévisage un instant, coquine, ironique. Sa robe légère volète dans le vent.
– Maman m’a trouvé un job, à 18 ans. Tu veux savoir ce que je faisais ?
Je hausse un sourcil.
– Quoi ?
Elle s’approche de moi et me fixe, un sourire dans les yeux.
– Je te dis si tu me dis, petit frère.
Je me mords la lèvre.
– Ok. Toi d’abord.
– Elle m’a trouvé un job d’été dans un salon de massages asiatiques. Je « détendais » les hommes avant qu’ils ne passent au massage proprement dit.
– Oh. Tu les détendais comment ?
L’image de ma sœur en masseuse thaïlandaise à moitié nue s’imposa à moi.
– Disons… disons que tu es capable de deviner, à ton âge. Ça m’a appris beaucoup… les hommes dont je me suis occupée étaient plus « tendus » que « détendus »  après être passés entre mes… mains.  Entre autres.
– Et tu faisais quoi exactement ?
La question m’a échappé. Je rougis un peu. Son sourire s’agrandit.
– Tu veux que je te montre ?
Elle me plaque une main sur le bas-ventre. Je balbutie en reculant, paniqué. Elle rit.
– Allons, petit frère, je plaisante ! Bon, à ton tour,  tu as eu ta réponse, va falloir que tu remplisses ta part du marché: c’est quoi, ton job à toi ?
J’ai encore des palpitations.
– Un peu comme toi… Je « détends » les patientes un peu coincées de maman avant qu’elle ne les ausculte.
Lilia sourit en coin.
– Oh… Je vois. Tu dois bien t’éclater !
Je hoche la tête.
– Ça va.
Elle pose un doigt candide sur sa bouche et se mordille la lèvre inférieure, arborant une expression faussement timide.
– Est-ce que tu peux m’ausculter, moi aussi ?
Je me sens pâlir, elle s’esclaffe.
– J’adore te voir paniquer comme ça ! Ne t’inquiète pas, Tomate, je ne suis pas en manque à ce point.
Elle se tourne vers l’étang et reprend ses ricochets. J’attends quelques minutes que mes mains aient cessé de trembler avant de l’imiter.

***

Ma mère est devant la glace de la salle de bains, encore en nuisette malgré l’heure avancée – et bien qu’elle ait pris sa douche au lever, comme tous les jours.  Le gars de la veille est déjà reparti, je l’ai à peine croisé. Je ne sais pas si je le reverrai. Maman ne les garde jamais longtemps. Elle se tape ces mecs puis les jette. Pas de sentiments, juste du bon temps. Je préfère comme ça, je ne me vois pas avec un beau-père à domicile !
Elle me regarde dans le reflet, souriante. Peut-être que le mec lui a donné du plaisir, au moins.
– Tu es déjà prêt, Thomas ?
– Mmm.
Depuis deux heures, mais je ne vais certainement pas lui dire !
Elle se coiffe longuement. Ses cheveux châtains mi-longs nécessitent un certain nombre de coups de brosse, le matin. Je la soupçonne de les compter.
– Tourne-toi,  je me déshabille. Tu me donnes mon soutien-gorge ? Il est sur la commode.
J’obéis, et lui tend le soutif rouge aux bonnets généreux, avant de me tourner. Je l’entends ôter sa nuisette, le doux son de la soie qui quitte sa peau.
– Ce matin,  je t’ai gâté. Nos patientes sont jolies et curieuses de connaître tes talents. Tu peux te retourner.
Elle finit d’agrafer son soutien-gorge – ma mère a des seins larges et rebondis, je le remarque sans m’y arrêter particulièrement, elle a la peau pâle d’une rouquine, avec des taches de rousseur éparses  – et passe un chemisier léger, en commençant à attacher les boutons par le bas.
– Tu seras doux, je peux compter sur toi ?
– Oui m’man.
Elle se lève et passe une jupe stricte blanc-cassé, au travers de laquelle on voit sa culotte rouge échancrée, puis elle se maquille tout en me parlant.
 – Ce travail te plaît ?
Je deviens cramoisi.
– Oui, M’man.
– Très bien. Tu vas démarrer la voiture ? Je te rejoins.
J’obéis,  heureux d’avoir un prétexte pour couper court à cette conversation.
 
Patiente 4 – Ingrid

– Mademoiselle Ingrid.
Une très jeune fille se lève et me suit. Elle est blonde, cheveux coupés en carré, son visage est frêle et pâle, ses yeux sont d’un bleu glacé, ses lèvres d’un rose léger. Elle porte une robe blanche, qui moule agréablement son corps fin aux seins galbés.
– Bonjour.
Elle a une voix pointue.
Je ferme la porte derrière elle.
– Installez-vous, je vous en prie.
Je regarde ma fiche. En face de son nom, une demie phrase: « Parle-lui ».
« Parle-lui » ??? Que je lui parle de quoi ???
La demoiselle se déshabille, sa robe légère tombe à ses pieds.
– Je dénude ma poitrine ?
L’occasion est trop belle. Des seins pareils, ça ne se manque pas !
– Oui, je vous prie.
 Elle porte une culotte blanche d’écolière, et un soutien-gorge blanc opaque, qu’elle ôte sans sourciller. J’admire ses seins de belle taille, deux beaux melons pâles aux aréoles rose tendre, bien ronds, bien pleins.
Je frissonne d’anticipation.
Elle s’approche de moi. Ce qui n’est pas prévu du tout. Elle prend ses seins dans ses mains et les soumet à ma vue.
– Vous les trouvez beaux ?
Mon cœoeur manque un battement. Je ne sais plus où me foutre.
– Je… oui, bien sûr, ils sont très…
Elle sourit.
– Dites-moi ce que vous voudriez me faire si… si je vous laissais faire.
« Parle-lui ».
Ok. J’ai compris ce que ma mère voulait dire.
La petite Ingrid vient tout contre moi.
– Dites-moi tout…
Il y a de la langueur dans sa voix.
Je ne sais pas faire ça ! Qu’est-ce que je vais bien pouvoir lui raconter ? La vérité ?
La vérité.
Évidemment, la vérité.
–  Si vous me laissiez faire…je… je caresserais vos seins… j’essaierais d’en faire darder les pointes en les roulant entre mes doigts… Ils sont si gros, ils ont l’air si doux… J’en admirerais les mamelons qui rosiraient à mesure que mes doigts les pinceraient…
Elle glisse la main dans sa culotte sans me quitter des yeux.
– Continuez…
Un dragon s’éveille dans mon ventre.
– Je vous embrasserais. Vous avez une jolie bouche, j’aime vos lèvres d’un rose si pâle qu’il en est presque blanc. Oui, je vous embrasserais longtemps, en espérant que vous me rendiez le baiser, en espérant sentir votre petite langue venir chercher la mienne, en espérant vous entendre gémir de mes attentions.
Elle serre les cuisses à mesure que sa main s’agite dans sa culotte. Sa voix est presque plaintive.
– Encore…
– Je baisserais votre culotte, centimètre par centimètre. Je vous ferais asseoir sur la table, placerais vos pieds nus sur les étriers, et vous ferais l’amour…
– Faites-le.
Je sursaute.
– Quoi ?
– Embrassez-moi.
C’est fou !
Nos lèvres se collent, délicatement. Sa petite langue répond à la mienne, j’ai le vertige, mes mains montent de ses hanches jusque ses seins et se délectent du contact des pointes qui dardent au rythme de sa respiration.
Elle se frotte le minou intensément. Le dragon dans mon ventre hurle de désir. J’oublie la pièce ensoleillée, j’oublie ma mère de l’autre côté de la porte, toute mon âme est dans le contact de ces deux melons d’eau si lourds et doux dans mes paumes, de ces tétons élastiques entre mes doigts, de ce baiser profond qu’elle m’offre, de ces cheveux blonds qui effleurent mes joues.
L’éternité est dans ce moment.
Sa main glisse dans mon pantalon d’un geste si fluide que je ne la sens que lorsqu’elle empoigne mon sexe engoncé dans les plis du jean pourtant moins serré que la semaine passée. Elle soupire et gémit, je n’ose bouger, je sais que ça ne peut pas durer, que ma mère va passer le pas de la porte, qu’elle va nous surprendre, mais les deux lobes sont si lisses et fermes, si beaux, sa langue si fine et délicate, son nez contre le mien respire avec tant d’urgence, ses doigts sont si gourmands autour de ma queue dressée…
Elle entrouvre les boutons de mon jean et le baisse lentement, avant de briser l’étreinte sans prévenir, et de m’attirer jusqu’à la table d’auscultation.
Sa culotte glisse jusque ses pieds.
Elle s’installe, cuisses écartées, en me fixant d’un air déterminé. Elle cale ses pieds sur les étriers. Sa minette blonde éclot sous mes yeux, un soleil lumineux, rosé, délicat. Elle m’embrasse déjà tout en guidant ma queue vers son hymen… Le contact est chaud, d’une douceur infinie…
…je vais la…
– Hem… Je suis désolée de vous interrompre, mes chéris…
Je sursaute et me retire en remontant mon pantalon maladroitement.
– Maman !
Je ferme ma braguette. La minette rose d’Ingrid luit de son envie. Elle rougit intensément en se relevant, nue devant ma mère.
– Docteur… je suis désolée !
– Ne le soyez pas. Mon petit Thomas vous a-t-il bien préparée pour votre examen ? Vous êtes détendue ?
Ingrid hoche la tête, toujours affreusement gênée.
– Oui. C’était… c’était parfait.
Je suis à la fois fier et mort de honte.
Ma mère sourit pendant que la belle blonde ramasse ses vêtements sans me regarder. Ses fesses sont larges et fermes. Pourquoi ne les ai-je pas caressées !
– C’est tout ce qui compte.
Elle se tourne vers moi.
– Thomas, cliente suivante.
Elle me fait un clin d’œil et disparaît dans son cabinet.
J’attends que les tremblements qui m’agitent se calment un peu avant d’aller appeler ma prochaine patiente.

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