Infidélité correcte exigée,  La Plume de Florean

Infidélité correcte exigée – Chapitre 1

Hommage appuyé au film « Le droit de cuissage », Richard Allan et Elisabeth Buré dans un des meilleurs scénarii des films Alpha France… Ce texte aura le parfum de ce film, sans vraiment en suivre les tours et détours.

Soirée désastreuse

La violence qu’on se fait pour rester fidèle
ne vaut guère mieux qu’une infidélité.
François de La Rochefoucauld

C’est une de ces soirées de cadres d’entreprise et de clients fortunés venus avec leurs épouses où personne ne se connaît. Ils discutent tous, une coupe dans une main, des petits fours dans l’autre, je ne sais pas où est passé Richard, mon mari. Ce sont ses invités pourtant ! Quelle idée de les recevoir chez nous, dans notre modeste appartement parisien, ils tiennent à peine dans le salon.
Une belle femme brune en robe longue, rouge sang, arrive du patio – qui donne sur les toilettes et le bureau de Richard – et me pose une main délicate aux ongles parfaits sur le bras. Le contact est désagréable. Moite. Non, pas moite. Collant.
– Vous êtes ravissante, Chloé.
– Merci… euh…
– … Tatiana. Je suis CEO chez Dildomax.
– Enchantée…
Je ne sais pas ce que c’est qu’une CEO, ni ce qu’est Dildomax. Je ne lui dis pas que j’étais une simple vendeuse de sous-vêtements avant de me retrouver mariée à un jeune entrepreneur plein d’idées mais sans le sou… jusqu’à l’an passé. Elle me détaille de haut en bas.
– Votre toilette est vraiment belle. Il faudra que vous me disiez où vous l’avez dénichée !
C’est Richard qui a choisi ma robe, un tube de tissu fin sans manches qui comprime mes petits seins – j’ai pu mettre un soutif sans bretelles dessous, mais la robe reste scandaleusement moulante.
Je remarque une gouttelette transparente sur le coin de la bouche de la jeune femme.
– Vous avez… quelque-chose… ici.
Je touche ma propre lèvre pour lui montrer où.
Elle sourit en récupérant la substance de l’index et porte son doigt à sa bouche pour le nettoyer.
– Merci. Un peu de sauce, sans doute.
Elle prend un air coquin qui semble vouloir indiquer un sens caché.
Richard émerge du patio à son tour en remontant sa braguette d’une façon un peu vulgaire. Personne ne paraît le remarquer. Il salue quelques invités et vient directement vers moi. La brune lui sourit et lui pose un baiser léger sur la joue.
– Richard… quel plaisir de te… revoir…
Il me prend la main sans faire attention à elle. Je note le fait avec une satisfaction non dissimulée.
– Ma chérie, tu es ravissante.
Il m’embrasse légèrement.
– Richard, où étais-tu ? Tous ces gens sont là pour toi, et tu disparais !
Il me dévore des yeux.
– Suis-moi.
Il me fait faire le tour des invités et me les présente, un-à-un. Les noms défilent autant que les petits fours, je ne retiens que ceux de Tatiana Swilowsk, la garce brune, et de Terence Wine, négociant en matières premières pour la société toute jeune de Richard. Il est grand, ténébreux, son sourire est à tomber, le genre d’homme que j’aurais pu mettre dans mon lit, avant de rencontrer mon mari. Le contraste avec les autres invités fortunés, tous plus ou moins dégarnis et, pour certains, bedonnants, est saisissant.
Nous finissons les présentations, j’en suis à ma troisième coupe de champagne déjà, je ne suis pas dans mon monde, nous sommes d’origine modeste, la société de Richard a pris un essor si soudain… je ne sais pas comment il supporte ces gens de la haute, ça me donne un peu la nausée, le vertige.
Il se tourne vers moi. Je me rends compte que tout le monde me regarde.
– Maintenant, ma chérie, tu vas choisir l’un de nos invités et le sucer devant nous.
Je pouffe.
Je suis la seule à rire. Les hommes présents me regardent, intéressés. Les femmes m’évaluent.
Richard a l’air ravi.
– N’aie pas peur, choisis.
Je m’écarte de lui, incrédule.
– Non mais ça va pas ?
J’ai conscience de la manière dont ma robe moule mon corps. Elle ne cache rien. J’ai honte, soudain.
Un des invités, cheveux grisonnants, yeux bleus, avance d’un pas.
– Allons ma chère, une simple fellation, ce n’est pas grand-chose.
Je rêve !
Je me tourne vers Richard et lui crache:
– Jamais !
La grande bringue brune – Tatiana – embrasse le vieux sur la bouche et annonce:
– Moi, je vais le faire.
L’attention des invités se tourne vers elle.
Elle caresse le visage de Richard – MON Richard – puis glisse sa main sur son entrejambe, mais elle s’éloigne de lui en faisant un clin d’oeil. Elle fait le tour des hommes en tâtant parfois leur sexe à travers les pantalons, appréciant les érections d’un sourire rêveur.
Je me rappelle que l’un des vieux est son mari,  mais il semble absorbé par le spectacle et aucunement gêné ou jaloux.
J’espère un instant qu’elle va éclater de rire et que Richard va m’expliquer que c’était une blague, un bizutage, mais déjà elle s’agenouille devant un couple, le nouveau secrétaire de mon mari et sa femme, et baisse la braguette de l’homme – l’épouse hausse un sourcil critique, mais la laisse faire. Je suis abasourdie. Comment peuvent-ils faire ça chez moi, entre parfaits inconnus – et devant de parfaits inconnus  !?
Le sexe que la brune sort du pantalon est long et légèrement arqué,  un gland rose mat, Tatiana se place dessous et laisse l’arc se déployer de son menton à son front. La langue légèrement sortie, elle flatte la peau soyeuse, la lape lentement, remonte les chemins tendus et gobe enfin le désir dressé du secrétaire, qui ferme les yeux sans un regard pour son épouse.
Tatiana avance sans hâte sur le sexe blond, ses lèvres se referment à mi-parcours, mais elle s’enfonce encore en ondulant la tête pour que la queue se fraie un passage dans sa gorge étroite.
– Il aurait pu être pour toi.
Richard me baise la main avant que je ne le rejette d’un geste brusque. Je siffle entre mes dents:
– Ne me touche pas ! Comment as-tu pu penser une seconde que…
Terence est soudain aux côtés de mon mari, il me tend une carte de visite.
– Si vous changez d’avis… Richard nous a dit que vous étiez très douée pour la fellation.
Je rougis, gênée, indignée et envahie par l’image de cet homme dénudé devant moi pendant que je…
La carte me brûle les doigts.
Je la fourre sur la bibliothèque et m’écarte des deux hommes.
Tatiana a accéléré le rythme, elle donne de grands coups de menton, ses seins – petits et ronds – débordent de sa robe de soirée, elle s’est accrochée aux fesses nues du secrétaire qui hoquète brusquement et se tend dans un gémissement timide. La brune ouvre grand la bouche et accueille les jets de sperme qui s’accumulent sur sa langue sans bouger, elle les laisse dégouliner sur ses seins, sur sa robe rouge, un sourire aux lèvres.
Les spasmes se calment, elle presse le sexe blond pour en tirer les dernières gouttes qu’elle aspire studieusement, puis elle avale le plaisir gras dans une grimace peu crédible.
Elle se relève, pose un baiser doux sur la bouche du secrétaire, puis sur celles de son épouse – qui se laisse faire, l’air indifférent.
Les conversations reprennent, Tatiana replace le haut de sa robe sur ses seins et viens directement vers moi.
– Mon mari aime que je suce des inconnus. Vous l’auriez vu tout-à-l’heure quand j’ai sucé Richard, il était extatique.
– Je… vous… avez quoi ?
Elle sourit, coquine.
– Oups.
J’étouffe. Je quitte la pièce en courant, prête à m’évanouir. C’est un cauchemar !

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