365,  La Plume de Florean

365 – Chapitre 05

5 janvier – Une ficelle de string


Il neige dehors.
Abondamment.
Je ne sais pas s’il pourra venir en voiture, ça n’a pas arrêté de toute la nuit.
C’est beau.
J’ai le front collé à la fenêtre, une petite envie au ventre, je regarde les quelques passants qui se pressent, certains ont le sourire de l’émerveillement, d’autres… moins.
Cinq jours.
Il ne s’est écoulé que cinq jours. Même pas… Quatre jours pleins.
Je me touche les lèvres.
En quatre jours j’ai touché plus de queues que depuis que j’ai commencé à sortir avec des garçons. Touché… ou sucé.
Quant à hier…
C’était la première fois que je ressentais vraiment du plaisir à être touchée.
J’ai hâte qu’il arrive.
J’espère qu’il pourra venir.


  ***

Il me fait la bise.
– Je suis désolé Sophie, je n’ai pas beaucoup de temps, mon rendez-vous a été retardé par toute cette neige.
Il note ma tenue courte. Une jupette plissée, noire et un haut semi-transparent sans rien dessous.
– Tu es très jolie !
– Merci…
– Tu veux quand même ? Même si je n’ai pas le temps ?
Je suis déçue, bien sûr.
Mais j’acquiesce.
– Oui, bien sûr.
Il ouvre son pantalon, il n’a même pas retiré son manteau qui dégouline de flocons fondus.
Il ne bande pas.
– Désolé, vraiment.
Le défi me fait sourire malgré moi.
Je retire mon haut.
Il sourit en regardant mes petits seins au pointes arrogantes très brunes.
– Tu es à croquer.
– Merci.
Je me retourne, comme pour me cacher…
…et je fais glisser ma jupe.
Après tout s’il n’a pas le temps, je ne risque pas grand chose à l’allumer un peu…
Je tourne juste la tête. Il contemple mes fesses qui cachent la ficelle de mon string blanc dentelle.
– Wow.
– Ça te plaît ?
Il y a du sucre dans ma voix. Je n’ai jamais été très exhib… je ne suis pas aussi sûre de moi que je ne veux bien le laisser paraître.
– Plus que ça…
Je me tourne à nouveau. Mes yeux fixent son sexe dressé maintenant. Je lui fais cet effet…? Je souris en coin.
Je fais un pas vers lui, prête me pencher sur la queue impatiente, mais il m’attire à lui et m’embrasse sur la bouche.
Je…
J’apprécie le baiser…
Je prends son membre dru dans la main et je le masturbe sans briser l’étreinte. Il se tend et souffle par le nez, un de ses mains me caresse les fesses, l’autre pinçote les pointes noires de mes seins, j’ai la tête qui tourne, j’accélère le rythme sur son sexe, j’ai envie qu’il vienne en m’embrassant ainsi, mais il a une autre idée… Il rompt le baiser et halète:
– Tourne-toi.
J’hésite.
J’ai envie.
Plus que ça.
Mais une petite voix me met en garde, me dit que ce ne serait pas bien, pas maintenant, pas déjà, pas comme ça.
Il lit mon hésitation, m’embrasse encore profondément et chuchote:
– Ne t’inquiète pas, je ne vais pas… dedans. Tourne-toi juste.
Mon coeur bat la chamade, mais j’obéis docilement.
Il glisse ses doigts entre mes fesses et en retire la ficelle douce du string, qu’il enroule autour de sa queue gonflée.
– Caresse-toi.
Il se frotte contre mes fesses nues, en coups de reins d’abord très lents et très amples, puis de plus en plus rapides à mesure que son excitation grandit. Il me touche les seins d’une main et regarde mes doigts fourrager dans le string, rendu étroit par son action sur la ficelle, qui l’enserre et le garrotte presque.
– Ooh…
Je me perds dans les sensations tandis que sa respiration devient plus profonde, plus urgente, je plante mon majeur au fond de moi et  me délecte des sensations électriques qui me tirent le ventre, les reins…
– Wwwow….
Son corps devient soudain rigide et il explose entre mes fesses, la semence abondante gicle jusqu’entre mes omoplates, il se frotte comme s’il me faisait l’amour, je souris douloureusement en pensant que j’aurais finalement préféré qu’il me le fasse…
Je me cambre, mutine, pour accompagner son plaisir, mes doigts continuent leur exploration saphique, je ne veux pas que ça s’arrête, j’aime sentir le liquide froid sur mon cul, sur ma croupe, sentir son gland prisonnier de mon string déverser sa jouissance en jets profonds…
Il essuie les dernières gouttes entre mes fesses, près, tout près de ma rose secrète, je me mords les lèvres, il tremble, je n’aurais qu’à lui demander…
Mais déjà il se retire en chuchotant:
– Merci, ma belle…
Je grimace en me redressant, incapable de cacher ma frustration. Il me caresse le joue. Sa semence dégouline lentement le long de mon dos et de mes cuisses. J’en récupère un peu et la porte à mes lèvres.
– J’aurais aimé plus.
Il sourit.
– Une prochaine fois ? Tu me dis quand, je viens.
Je hoche la tête.
– D’accord.
Il referme sa braguette, rattache son manteau et m’embrasse une dernière fois.
– Merci.
J’ouvre la porte sans répondre.
Il quitte l’appartement et je ferme derrière lui.
L’envie au ventre.
Une prochaine fois.

  ***

Je suis dans la baignoire.
L’eau est bouillante.
J’ai la peau rouge et la vapeur est telle dans la salle de bains qu’on se croirait dans un sauna.
Je n’arrive pas à croire à ce que j’ai failli faire aujourd’hui.
Je ne peux pas me laisser aller à me donner au premier venu ainsi !
Faire l’amour est important, c’est un acte réfléchi, un appel du corps mais aussi du coeur, certainement, je ne vais pas me donner sur une impulsion !
Sucer, oui, d’accord, c’est ma vengeance.
Faire jouir les hommes.
ça me plaît de plaire.
ça me plaît de leur donner ce plaisir.
ça me plaît d’en prendre.
Mais me donner… me donner sans amour, non.
Jamais.
Je respire difficilement dans le bain.
Je me plonge complètement dans l’eau brûlante, désespérée.
Ma résolution n’est pas assez forte, je le sais.
Il ne faut pas que je cède à mes désirs sur une impulsion.
Je le sais, je le refuse.
Le problème va être de s’y tenir.

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